Les forces de sécurité irakiennes ont avancé dimanche sur trois fronts face aux djihadistes du groupe État islamique (EI), débusquant les poches de résistance dans et autour de Baïji et se rapprochant de Ramadi et Hawija, ont indiqué des officiers.

Les forces de sécurité, soutenues par des unités paramilitaires, mènent depuis la semaine dernière une vaste offensive sur Baïji (environ 200 km au nord de Bagdad), l'une des poudrières les plus explosives depuis l'offensive fulgurante de l'EI en juin 2014.

Les forces anti-EI, dont plusieurs milliers de combattants du Hachd al-Chaabi (Unités de mobilisation populaire), forces paramilitaires dominées par des chiites soutenus par l'Iran, ont reconquis la majeure partie de la ville de Baïji et ses environs.

«Ils ratissent encore certains quartiers de Baïji, dont Tamim à l'ouest et le secteur du marché dans le centre», a dit un général de la police. «Quelques membres de l'EI y sont encore présents».

Un général de l'armée a qualifié de «plus grande victoire depuis le 10 juin 2014» la progression des forces irakiennes dans le secteur de Baïji, faisant référence au début de l'offensive du groupe extrémiste sunnite EI, marquée par la débandade de l'armée et de la police irakiennes. L'EI s'était notamment emparée de la deuxième ville d'Irak, Mossoul (nord).

Les forces progouvernementales ont repris depuis l'année dernière à l'EI tous les secteurs qu'il avait conquis au sud de Bagdad et d'autres au nord de la capitale, notamment la ville de Tikrit, au sud de Baïji.

Elles avançaient à présent vers Mossoul au nord et tentaient dimanche d'encercler Hawija, bastion de l'EI à l'est du Tigre. «L'opération a débuté dans deux secteurs, l'un à l'ouest de Kirkouk (au nord-est de Hawija) près d'Al-Fatha et l'autre au sud de Kirkouk, près du gisement de pétrole d'Allas», a expliqué un général.

Les forces kurdes (peshmergas) ont elles aussi progressé sur le terrain ces dernières semaines, avançant au sud-ouest de la ville de Kirkouk qu'elles contrôlent.

Des représentants des forces fédérales, des forces kurdes et des figures politiques locales ont tenu une réunion de coordination sécuritaire à Kirkouk dimanche, a déclaré le gouverneur de la province, Najmeddine Karim.

L'étau se resserrait également sur la ville de Ramadi, chef-lieu de la province d'Al-Anbar (ouest) contrôlé par l'EI, où les forces de sécurité sont soutenues par des combattants de tribus sunnites locales et des frappes aériennes de la coalition internationale antidjihadistes menée par les États-Unis.

«Le secteur d'Albou Farraj est sous notre contrôle total à présent. La ville de Ramadi est complètement isolée du côté nord», a assuré le général Ismaïl Mahalawi, du Commandement des opérations d'Al-Anbar.