Les forces irakiennes poursuivaient samedi leur progression vers le Nord au cours de leur plus importante offensive contre le groupe extrémiste État islamique (EI) depuis des mois, ont indiqué des responsables militaires.

Après avoir repris aux djihadistes de l'EI une grande partie de la ville de Baïji, un carrefour stratégique situé à 200 kilomètres au nord de la capitale Bagdad, l'armée irakienne et ses alliés paramilitaires chiites ont continué vers le nord, le long de l'autoroute menant vers Mossoul, deuxième ville d'Irak aux mains de l'EI depuis juin 2014.

Les forces progouvernementales ont atteint la localité de Zawiya et ont dit vouloir gagner Al-Charqat, encore plus au nord.

«Les forces irakiennes assiègent les villages de Msahak et Zawiya», situés à environ 25 km au nord de Baïji, a indiqué un haut responsable militaire de la province de Salaheddine.

Reprendre le contrôle de ces deux villages isolerait les bastions de l'EI situés à l'est du Tigre, comme la ville de Hawija.

«La reprise de Zawiya diviserait le champs de bataille et Daesh sera dans une position délicate», a estimé le général à la retraite et analyste Abdel Karim Khalaf, utilisant l'acronyme en arabe de l'EI.

Zawiya est à 125 km au sud de Mossoul mais elle est sur un noeud routier important utilisé par les djihadistes pour faire le lien entre Mossoul dans le nord et la région de Ramadi plus à l'ouest.

À mesure que les forces irakiennes avancent au nord de Baïji, des témoignages ont fait état d'habitants fuyant leurs villages tenues par les djihadistes pour rejoindre le camp progouvernemental ou de certains osant s'attaquer directement à l'organisation ultraradicale.

Des habitants d'Al-Charqat, au nord de Zawiya, ont confié à l'AFP qu'un homme, dont deux proches avaient été exécutés par l'EI, a ouvert le feu sur des djihadistes faisant cinq morts, avant d'être abattu.

Les forces armées irakiennes et des milliers de combattants des Unités de mobilisation populaire, forces paramilitaires dominés par des chiites, combattaient toujours l'EI samedi dans et autour de Baïji, même s'ils contrôlent de vastes secteurs de la ville.

Ils tentaient aussi de sécuriser Sinniya, une ville voisine commandant l'accès à la route menant à la province occidentale d'Al-Anbar où des milliers de soldats se rapprochaient de Ramadi.

Ce chef-lieu avait été conquis par l'EI en mai, un des revers les plus cuisants de l'armée irakienne à ce jour.