Seule une frappe sur 20 de l'armée de l'air russe cible en Syrie les combattants du groupe État islamique (EI), déplore le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon.

Les services de renseignement britanniques ont observé que 5 % des frappes russes avaient visé les combattants de l'organisation djihadiste, et que la majorité des raids avaient en fait «tué des civils» et s'en étaient pris à l'opposition modérée au régime du président Bachar al-Assad, a déclaré M. Fallon au quotidien The Sun.

Il a estimé que l'intervention russe avait davantage «compliqué» la situation.

«Nous analysons où les frappes tombent chaque matin, a dit M. Fallon. La grande majorité n'est pas du tout contre l'EI.»

«Nos éléments indiquent qu'ils lâchent des munitions non guidées sur des secteurs fréquentés par des civils, tuant des civils, et qu'ils lâchent ces munitions contre les forces de l'Armée syrienne libre qui combat Assad.»

La Russie «appuie Assad et perpétue les souffrances», a-t-il ajouté.

Le ministre a par ailleurs indiqué que le gouvernement allait plaider pour une extension de la participation de la Grande-Bretagne à la campagne aérienne contre l'EI, jugeant «moralement erroné» de ne pas frapper l'organisation en Syrie. Londres bombarde pour l'instant uniquement des positions de l'EI en Irak.

Selon Michael Fallon, frapper l'EI permet de se prémunir de la menace d'attentats sur le sol britannique et «nous ne pouvons pas laisser cela à l'aviation française, australienne et américaine.»

Le président américain Barack Obama a jugé vendredi, au troisième jour des frappes russes en Syrie, que l'approche actuelle de Moscou, qui revient à considérer que les opposants au régime sont «tous des terroristes», était synonyme de «catastrophe assurée».