Le Pentagone enquête pour savoir si des responsables militaires américains ont embelli les résultats de la guerre menée contre le groupe armé État islamique en Irak, rapporte le New York Times mercredi citant des sources proches du dossier.

L'inspecteur général du Pentagone a lancé une enquête après qu'un analyste civil de l'agence militaire du renseignement (DIA) eût affirmé avoir la preuve que des responsables du Centcom, le commandement militaire américain au Proche-Orient, retravaillaient les conclusions tirées des renseignements sur cette lutte contre l'EI.

Ces conclusions sont ensuite transmises au président Barack Obama et à d'autres responsables politiques.

Les responsables anonymes de l'administration cités par le quotidien ne précisent cependant pas quand ces modifications ont eu lieu et qui en sont les auteurs.

Une directive du bureau du directeur du renseignement (DNI), qui coordonne les 17 agences américaines de renseignement, stipule que les analyses «ne doivent pas être déformées» en faveur d'un quelconque point de vue politique, programme ou public particulier.

Des plaintes ont été déposées, ce qui a conduit l'inspecteur général à lancer une enquête.

Depuis le début des bombardements américains contre le groupe EI en Irak puis en Syrie il y a un an, les forces de sécurité irakiennes ont repris certains des territoires conquis par les djihadistes, mais aucune des grandes villes qu'ils contrôlent, comme Mossoul ou Ramadi.

Les services de renseignements américains ont en outre découvert récemment que les frappes n'avaient pas beaucoup affaibli le groupe EI, dont l'influence s'est étendue au nord de l'Afrique et à l'Asie centrale, selon le New York Times.

Le mois dernier, le général américain à la retraite John Allen, qui coordonne pour les États-Unis la lutte contre les djihadistes avait affirmé que «l'EI perdait».

Le secrétaire à la Défense Ashton Carter a reconnu la semaine dernière que la guerre était «difficile» et prendrait «du temps». Mais il s'est dit «confiant dans (sa) capacité à battre l'EI» et assuré qu'il «avait la bonne stratégie» qui consiste à miser d'abord sur les forces locales irakiennes.