Les forces irakiennes ont lancé lundi une nouvelle offensive au sol pour tenter de reprendre la province d'Al-Anbar au groupe djihadiste État islamique (EI), avec le soutien de la coalition menée par Washington, qui a mené un nombre record de frappes aériennes.

L'armée et la police irakiennes, les unités de Mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi, des milices principalement chiites) et des membres de tribus sunnites ont «lancé les opérations de libération», a annoncé à l'aube le commandement de l'armée.

Ces forces, qui avancent vers Ramadi et Fallouja, les deux principales villes de la province contrôlées par l'EI, ont repris deux villages, Albou Chijel et Chiha, au groupe djihadiste, a indiqué un responsable de sécurité.

Un responsable local, Ibrahim al-Fahdaoui, a confirmé la libération des deux villages situés près de l'Euphrate, entre Ramadi et Fallouja.

L'EI contrôle la majeure partie d'Al-Anbar, une vaste région située à l'ouest de Bagdad et frontalière de la Syrie où l'organisation extrémiste sunnite contrôle aussi de larges pans de territoire.

Un commandant de l'unité de combattants tribaux sunnites des Hachd al-Chaabi a aussi indiqué que la région d'Al-Sijer avait été reprise lundi, isolant un peu plus Fallouja.

29 raids de la coalition

Ces dernières vingt-quatre heures, la coalition internationale antidjihadistes avait préparé le terrain à la nouvelle offensive, en menant 29 raids aériens contre des positions de l'EI près de Ramadi, la capitale d'Al-Anbar.

Ces frappes ont «visé 67 zones de rassemblement de l'EI», détruisant notamment un véhicule et un transport de troupe blindé, a indiqué la coalition dans un communiqué.

Le nombre de ces frappes est particulièrement élevé pour une seule journée et un seul secteur.

Les environs de Fallouja et Ramadi sont le théâtre de combats depuis des mois entre EI et forces gouvernementales.

En mai, celles-ci avaient perdu les derniers secteurs sous leur contrôle à Ramadi, laissant à l'EI sa deuxième capitale provinciale irakienne après Mossoul il y a plus d'un an.

La chute de Ramadi avait constitué le plus important revers pour les forces pro-gouvernementales depuis la chute de pans entiers de l'Irak aux mains de l'organisation extrémiste, à la faveur de son offensive fulgurante lancée en juin 2014.

Peu après la perte de Ramadi, les autorités avaient annoncé une opération pour reconquérir la ville et la province. Elles ont finalement appelé à la rescousse les milices chiites soutenues par l'Iran et qu'elles avaient jusqu'alors tenu à l'écart des combats à Al-Anbar, une province majoritairement sunnite, par crainte de tensions confessionnelles.

Cependant, de hauts commandants ont affirmé que l'offensive pour reprendre Fallouja n'aurait pas lieu avant l'Aïd el-Fitr, fête marquant la fin du ramadan le 17 juillet.

Pour l'aider dans sa lutte contre le groupe EI, l'Irak a pris livraison lundi de quatre avions américains de combat F-16, les premiers sur un total de 36 devant lui être livrés, a annoncé le ministère irakien de la Défense. Les quatre appareils sont arrivés à la base aérienne de Balad, à environ 70 km au nord de Bagdad.

Selon l'ONU, au moins 15 000 civils ont été tués et environ 30 000 blessés en Irak depuis le début de la guerre contre les djihadistes de l'EI en 2014.

La coalition a conduit pour sa part plus de 5200 raids aériens depuis le lancement de sa campagne contre le groupe extrémiste sunnite en août 2014.