La coalition dirigée par les États-Unis a mené des raids aériens sans précédent sur Raqa, la capitale de facto du groupe État islamique en Syrie, faisant au moins 30 morts et endommageant des infrastructures utilisées par les jihadistes.

Par ailleurs, les forces du régime de Bachar al-Assad aidées par les miliciens du Hezbollah libanais ont pénétré à Zabadani, l'une des dernières localités encore contrôlées par les rebelles dans la région du Qalamoun, près de la frontière libanaise.

Sur un autre front, à Alep (nord), les combats se poursuivent entre les troupes gouvernementales et deux coalitions de rebelles qui cherchent à avancer dans la deuxième ville du pays.

D'après la presse turque, l'armée turque a par ailleurs convoqué les commandants des troupes stationnées à la frontière afin d'étudier la possibilité d'une incursion en Syrie.

À Raqa, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué qu'au moins 30 personnes, dont six civils, avaient péri samedi soir et dimanche matin dans des bombardements aériens de la coalition antijihadiste.

Ces «importantes frappes» visaient à «priver Daech (acronyme en arabe de l'EI, ndlr) de la capacité de déplacer des matériels militaires à travers la Syrie et en direction de l'Irak», a expliqué samedi le porte-parole de la coalition, le lieutenant-colonel Thomas Gilleran.

Il s'agit de «l'un des plus importants engagements» de la coalition jusqu'à présent en Syrie, selon le porte-parole, qui a indiqué que des bâtiments de l'EI et des routes avaient été détruits dans Raqa.

Dans un communiqué publié dimanche, la coalition a indiqué avoir procédé au total samedi à 26 frappes dans le nord de la Syrie, dont 18 près de Raqa. Les autres raids ont visé des secteurs où l'EI combat, Kobané et Hassaké.

Dans cette dernière localité, que le groupe extrémiste tente de prendre depuis plus d'un mois, un double attentat à la voiture piégée a tué 11 membres des forces progouvernementales. La télévision d'État a fait état de cette attaque, sans fournir de bilan.



«Ils nettoient tout»




Dans la région du Qalamoun (ouest), les forces du régime appuyées par le Hezbollah sont entrées dans Zabadani, située à 50 km au nord-ouest de Damas, selon la télévision d'État.

«En coopération avec la résistance libanaise (Hezbollah), les soldats ont pris le contrôle du quartier d'Al-Jamaiyat, à l'ouest de Zabadani et de celui d'Al-Sultana, à l'est de la ville», a-t-elle rapporté.

D'après l'OSDH, des combats violents se poursuivaient dimanche soir et au moins 14 membres des forces du régime et du Hezbollah ont été tués ces dernières 24 heures, ainsi qu'au moins 12 rebelles.

Pour Alwan, une militante originaire de Zabadani qui est en contact avec des rebelles dans la ville, «les combattants n'ont aucune issue pour sortir». «Je ne sais pas ce qu'ils vont devenir», a-t-elle indiqué à l'AFP.

Selon elle, il reste quelques milliers de civils dans la ville, principalement dans sa partie est.

L'OSDH a précisé que le régime avait largué 22 barils d'explosifs sur Zabadani. «Ce bombardement est sans précédent, a témoigné Alwan après avoir communiqué avec des habitants. Les forces prorégime «nettoient tout avant d'avancer (dans la ville)».



Des centaines d'obus et roquettes




À Alep, les combats se poursuivaient dimanche entre les forces gouvernementales et deux coalitions rebelles cherchant à capturer les quartiers ouest de la deuxième ville de Syrie, tenus par le régime.

Selon l'Observatoire, une offensive menée par des rebelles islamistes et le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, contre le quartier de Zahra, a échoué, mais les combats se poursuivaient à la périphérie du quartier.

Une deuxième coalition, Fatah Halab, composée de rebelles plus modérés, a pris un barrage militaire dans un quartier, que les forces du régime s'efforçaient dimanche de récupérer.

Alep, ancienne capitale économique de Syrie, n'avait pas connu de fortes évolutions depuis sa division en juillet 2012 entre secteurs aux mains des rebelles à l'est et quartiers contrôlés par le régime à l'ouest.

Les combats de ces derniers jours ont été parmi les plus féroces à Alep depuis 2012, avec des centaines d'obus et roquettes tombés sur les deux camps.

Plus de 230 000 personnes ont été tuées dans le conflit en Syrie qui a commencé en mars 2011.