Une femme identifiée comme Américaine par la police a été attaquée et blessée par balles vendredi à Karachi, dans le sud du Pakistan, par des inconnus qui ont laissé sur place une revendication écrite évoquant le groupe État islamique.

La victime a été touchée à la tête et à un bras mais est hors de danger, a indiqué en début de soirée la police locale, qui l'a identifiée comme Debra Lobo, professeure à l'université médicale Jinnah de Karachi.

«Mme Lobo se rendait à l'université lorsque son véhicule a été attaqué par deux assaillants à moto dans l'est de la ville», a déclaré à l'AFP un responsable de la police locale sous couvert de l'anonymat.

L'attaque a été confirmée à l'AFP par un autre responsable de la police de la ville, Pir Mohammad Shah, qui a ajouté que Mme Lobo était américaine.

Selon M. Shah, une balle tirée par les assaillants a traversé sa joue et l'autre un bras. «Elle a aussitôt été évacuée dans un hôpital privé, où les docteurs l'ont déclarée dans un état stable», a-t-il ajouté. Un porte-parole de l'hôpital Aga Khan, l'un des plus réputés de la ville, a confirmé qu'elle était hors de danger.

L'ambassade américaine n'a ni confirmé in infirmé ces informations, indiquant juste qu'elle étudiait cette affaire.

Selon le site internet de l'université, Mme Lobo est professeure agrégée de santé publique.

M. Shah a ajouté que les assaillants avaient laissé sur les lieux des messages sommaires en anglais et ourdou, la langue nationale du Pakistan, revendiquant l'attaque au nom des «Lions de l'État islamique», le groupe djihadiste qui a pris le contrôle d'une large part de la Syrie et de l'Irak.

Ces tracts, vus par l'AFP et composés de quelques lignes dactylographiées en noir sur fond blanc sans les logos ou emblèmes habituels de l'EI, promettent également d'autres attaques contre les Américains.

Ces derniers mois, des responsables afghans et pakistanais ont exprimé la crainte d'une contagion de l'EI dans la région. Des tracts appelant à rallier l'EI y ont fait leur apparition. Une dizaine d'ex-cadres talibans de rang moyen, principalement pakistanais, ont par ailleurs plaidé allégeance à l'EI.

Karachi, mégalopole de 20 millions d'habitants au bord de la mer d'Oman, est un repaire et un point de passage clandestin des groupes talibans et djihadistes de la région.

Si la ville est régulièrement déchirée par les violences politico-mafieuses, les attaques contre les étrangers y sont en revanche rares. C'est toutefois dans cette ville que fut enlevé au début 2002 le journaliste américain Daniel Pearl, tué peu après par des djihadistes pakistanais.