Les forces irakiennes qui viennent de reprendre la ville de Tikrit au groupe djihadiste État islamique (EI), y ont découvert mercredi des fosses communes contenant les cadavres de centaines de recrues exécutées en juin 2014, a indiqué un ministre.

Le massacre de Speicher, nom d'une base située à la limite nord de Tikrit d'où avaient été enlevées par l'EI des recrues essentiellement chiites, avait soulevé une vague d'indignation internationale et contribuée à rallier des soutiens à la guerre antidjihadiste.

Le ministre irakien de l'Intérieur, Mohammed al-Ghabbane, a déclaré à l'AFP que les fosses communes avaient été découvertes dans le quartier abritant les palais de l'ancien président Saddam Hussein, sur les rives du Tigre.

«Ce site nous rappelle ceux qui ont été injustement tués, il nous rappelle le massacre», a dit M. Ghabbane, en larmes, près d'un pilier dans le fleuve qui sert de support au bâtiment de la police des rivières, et sur lequel les traces de sang sont toujours visibles. «C'était des innocents».

«Aujourd'hui, les lâches ont été défaits. Nous allons les pourchasser là où ils se trouvent. Et nous rétablirons sécurité et paix dans tout l'Irak», a-t-il ajouté.

Des photos diffusées par l'EI avaient montré des combattants fusillés et poussés dans le fleuve près du bâtiment de la police.

«Nous avons trouvé des dizaines de cartes d'identité près» d'une des fosses communes, a dit à l'AFP le policier Hussein Al-Rikabi. Les documents correspondent à l'identité des recrues disparues ou exécutées, selon lui.

L'EI, qui a conquis de larges pans de territoires en Irak depuis son offensive de juin 2014, avait le même mois attaqué le camp militaire de Speicher et tué des centaines de recrues, essentiellement chiites. Des tribus sunnites avaient été accusées de complicité.