Un député de l'opposition en Turquie soutient qu'un Canadien et un Américain sont au nombre des médecins et étudiants en médecine qui auraient gagné, via ce pays, des territoires contrôlés par des djihadistes en Syrie, il y a une dizaine de jours.

Mehmet Ali Ediboglu a précisé lundi que onze personnes d'origine soudanaise avaient ainsi franchi récemment la frontière turque pour gagner la Syrie voisine: sept ressortissants britanniques, deux Soudanais, un Américain et un Canadien. Le député avait indiqué auparavant à l'Associated Press que ce groupe était composé de neuf étudiants et médecins britanniques.

Le député Ediboglu apporte son aide à des proches de ces militants, qui se trouvent en Turquie pour tenter de les retrouver. Les familles croient qu'ils sont partis en Syrie pour offrir un soutien médical.

Selon un responsable turc, qui a requis l'anonymat parce qu'il n'était pas autorisé à parler aux journalistes, la police est au courant de l'affaire et collabore avec les Britanniques.

M. Ediboglu a précisé qu'un des onze membres de ce groupe était arrivé à Istanbul par avion de Toronto et que les 10 autres étaient arrivés de Khartoum, au Soudan, le 12 mars. Tous étaient déjà des amis, et huit d'entre eux avaient obtenu leur diplôme de médecine, alors que les trois autres avaient presque terminé leurs études.

Les onze amis ont passé une nuit à Istanbul, a dit le député Ediboglu, avant de prendre un autocar pour une province du sud de la Turquie. Ils auraient alors traversé la frontière le 13 ou le 14 mars à Akçakale, juste en face d'un territoire tenu par le groupe armé État islamique. Le député de cette région soutient que des membres du groupe ont envoyé depuis des textos à leur famille pour les rassurer.

«Ils ont écrit: «nous soignons des patients dans un hôpital', a raconté M. Ediboglu, ce qui a fait conclure aux familles que leur proche se trouvait bel et bien en Syrie.

Le député britannique Henry Bellingham a indiqué à l'AP qu'une de ces personnes était la fille d'un chirurgien à King's Lynn, en Angleterre. Selon lui, la jeune femme aurait été «radicalisée, exploitée et emmenée par d'autres étudiants» de la faculté de médecine de Khartoum, et le Foreign Office est en contact avec eux.

«Ce sera très difficile de faire quoi que ce soit: la situation est très dangereuse, et leur vie est menacée», notamment par les frappes aériennes de la coalition, a estimé le député Bellingham.