Des vérifications étaient en cours mercredi en France pour savoir si un djihadiste s'exprimant en français dans une vidéo d'exécution diffusée par le groupe armé État islamique est un proche de Mohamed Merah, l'auteur des tueries perpétrées il y a trois ans en France, a-t-on appris de sources concordantes.

Mohamed Merah avait semé l'effroi en France en tuant entre le 11 et le 19 mars 2012 trois militaires ainsi que trois enfants et un enseignant dans une école juive.

Dans une vidéo de plus de dix minutes postée mardi sur des comptes djihadistes, un jeune garçon vêtu d'une longue tunique et d'un treillis abat, d'une balle dans le front, un homme présenté comme l'Arabe israélien Muhammad Said Ismail Musallam, accusé d'espionner pour le compte d'Israël, avant de tirer plusieurs balles sur son cadavre.

À ses côtés, un djihadiste évoque, en français, la récente attaque ayant visé des juifs en France et menace de s'en prendre aux Israéliens et de conquérir Jérusalem. Le garçon et le djihadiste ont tous deux été identifiés comme étant des citoyens français, a déclaré à l'Associated Press un officiel près des services de renseignement français. «Des vérifications sont en cours» sur l'identité de cet homme (le djihadiste), a dit à l'AFP une source policière, notamment pour savoir s'il s'agit bien d'un proche de Mohamed Merah, Sabri Essid, comme l'ont affirmé plusieurs experts.

«Il y a des probabilités que ce soit bien lui», a estimé la source policière. «Des analyses sont en cours», a confirmé la source proche du dossier.

Vieille connaissance des services antiterroristes, figure de l'islamisme radical à Toulouse, Sabri Essid est soupçonné depuis avril 2014 d'avoir quitté la France pour la Syrie. Au printemps 2014, Souad Merah, soeur de Mohamed, avait également quitté la France pour la Syrie, vraisemblablement en famille.

Sabri Essid avait déjà été intercepté en décembre 2006 en Syrie, dans une maison connue pour abriter des membres d'Al-Qaïda en transit pour l'Irak. Renvoyé en France, il avait été condamné en 2009 à cinq ans de prison, dont un avec sursis dans une affaire de filière djihadiste irakienne.

Il était proche de Mohamed Merah et de son frère Abdelkader, mis en examen et en détention provisoire dans le cadre de l'enquête sur les tueries de Toulouse et de Montauban (sud) en mars 2012. Le père de Sabri Essid avait vécu avec la mère du tueur.