Le premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a estimé vendredi que les forces irakiennes sont capables de reprendre Mossoul (nord), la deuxième ville d'Irak, au groupe État islamique, le seul obstacle étant l'absence de connection par la route entre les troupes qui sont proches de la ville et le reste de l'armée.

«Il y a des gars à nous sur le terrain, des pechmergas (forces kurdes) et des troupes irakiennes dans la région. Le seul problème est le lien terrestre entre le reste de nos troupes en Irak» et la région, a déclaré M. Al-Abadi lors du Forum économique de Davos.

«Nous devons avoir une liaison entre le reste des forces irakiennes et les pechmergas, et les forces de la coalition, et cela peut être fait», a-t-il ajouté, précisant : «nous combattons maintenant pour nous assurer que la liaison routière sera faite».

Le chef du commandement central de l'armée américaine (Centcom) le général Lloyd Austin, a déclaré cette semaine au Wall Street Journal que les États-Unis et l'Irak préparent une offensive militaire au printemps ou à l'été pour reprendre Mossoul.

«Je vous dirais qu'il peut y avoir une surprise là bas. Dans de nombreux combats avec Daesh (autre nom de l'État islamique), on est surpris de constater parfois que les combattants se contentent de fuir, ils ne combattent pas, ce qui constitue un changement dans leur stratégie, parce que le moral de Daesh est à la baisse, non à la hausse», a-t-il ajouté.

Les frappes aériennes américaines se sont récemment concentrées sur Mossoul pour faire pression sur le groupe État islamique. Des pechmergas ont également lancé avec succès des offensives terrestres pour reprendre le contrôle de routes aux mains des djihadistes de l'EI près de Mossoul.

La coalition qui mène des frappes aériennes en Irak depuis début août estime avoir stoppé l'avancée de l'EI dans ce pays, mais les djihadistes conservent pour l'instant l'essentiel de leurs positions.

Lors du Forum de Davos, M. Al-Abadi a répété qu'il demandait davantage d'armes à la communauté internationale afin de combattre l'EI, demande qu'il avait déjà faite jeudi lors d'une réunion à Londres de la coalition mise sur pied contre ce groupe islamiste armé.