Les forces irakiennes ont pénétré dimanche dans la ville de Doulouïya, au nord de Bagdad, contrôlée en grande partie par le groupe État islamique (EI), ouvrant un nouveau front dans leur offensive contre cette organisation djihadiste, selon des responsables.

Les djihadistes tentent depuis des mois de s'emparer totalement de cette ville stratégique située à 90 km de Bagdad, mais font face à une résistance des tribus sunnites notamment celle d'Al-Joubour, dans la partie sud de la cité donnant sur le fleuve Tigre.

Policiers et soldats, aidés des forces spéciales antiterroristes, de miliciens armés et de membres de tribus, et appuyés par l'aviation irakienne, ont réussi à pénétrer à partir du nord de plusieurs km à l'intérieur de la ville, selon les responsables militaires et de la sécurité.

Ils cherchent désormais à consolider leurs positions avant de se lancer en direction du centre, ont-ils précisé.

L'offensive a été lancée vendredi à partir de plusieurs axes. Les forces irakiennes ont réussi à prendre plusieurs villages au sud de cette ville de taille moyenne, ont ajouté les responsables.

«Les forces armées sont entrées à Doulouïya» après avoir pris le contrôle de l'aéroport situé au nord de la ville et «renforcent les positions conquises», a dit un officier de l'armée à l'AFP. Elles sont la cible de francs-tireurs de l'EI et craignent les mines laissées par les djihadistes.

Un policier prenant part à l'assaut a confirmé à l'AFP la prise de l'aéroport en expliquant que les forces irakiennes tentaient de resserrer l'étau autour des djihadistes.

Doulouïya relie les provinces de Diyala (est) et Salaheddine (nord) et est située au sud de la ville de Samarra qui abrite l'un des principaux mausolées chiites.

Cette ville est passée ces derniers mois tantôt aux mains des djihadistes tantôt aux mains des forces irakiennes. Mais il y a près d'un mois et demi, l'EI avait réussi à y reprendre les zones dont il avait été chassé par l'armée.

L'EI, un groupe ultradical sunnite accusé de crimes contre l'Humanité, a lancé une offensive fulgurante en juin qui lui a permis de s'emparer de vastes régions sunnites d'Irak face à une armée en déroute.

Les forces gouvernementales dominées par les chiites ont ensuite cherché à regagner du terrain avec l'aide de combattants sunnites et kurdes et surtout l'appui aérien des États-Unis, à partir d'août, auxquels se sont joints ensuite des pays occidentaux dans le cadre de la coalition internationale antidjihadistes.

Les combattants kurdes (peshmergas), alliés des forces irakiennes, ont lancé le 20 décembre une offensive depuis le sud de la ville de Rabia, à la frontière avec la Syrie, avec l'objectif de reconquérir au total un territoire d'environ 2100 km2. À la faveur de cette offensive, ils ont réussi à briser le siège imposé au Mont Sinjar depuis septembre par l'EI.

L'armée a enregistré ces derniers mois plusieurs succès, en reprenant notamment la ville de Baïji (nord) et le barrage de Mossoul, le plus important du pays, ainsi que d'autres secteurs moins significatifs.