Près de 200 soldats syriens et djihadistes ont péri en 24 heures lors de la prise de deux bases militaires par la branche d'Al-Qaïda dans le nord-ouest du pays, a rapporté mardi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'ONG, qui dispose d'un large réseau de militants et de médecins à travers le pays, a également rapporté qu'au moins 120 soldats du régime de Bachar al-Assad avaient été faits prisonniers par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda.

Al-Nosra, appuyé par deux groupes islamistes radicaux, a infligé lundi une gifle au régime en s'emparant en quelques heures des bases militaires stratégiques de Wadi al-Deif et de Hamidiyé, dans la province d'Idleb, frontalière de la Turquie.

À l'issue de cette offensive, «au moins 100 soldats et 80 assaillants (djihadistes et islamistes) ont péri dans les combats, les bombardements et à cause des mines posées par les militaires dans les deux camps», a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Et mardi, l'aviation du régime de Bachar al-Assad a mené des raids près des deux bases militaires, tuant au moins 10 civils, a ajouté l'OSDH.

Selon M. Abdel Rahmane, au moins 120 soldats ont été fait prisonniers lors de la prise des bases, tandis qu'au moins une centaine d'autres ont fui à bord de véhicules et surtout à pied, vers la ville de Morek, dans la province de Hama, au sud de la province d'Idleb.

Une vidéo diffusée par l'OSDH montre un groupe de cinq soldats faits prisonniers, agenouillés sur le sol en sous-vêtements et les mains liées derrière le dos, dans une pièce non-identifiée.

Des hommes leur donnent des coups de pied au visage et à la tête pendant qu'ils les interrogent. L'un d'eux frappe les soldats avec un tuyau d'arrosage vert, indifférent aux cris de douleur d'un des captifs.

La région d'Idleb est désormais presque totalement contrôlée par Al-Nosra.

Sur un autre front, cinq commandants du groupe extrémiste État islamique (EI) ont été tués mardi dans un raid aérien de l'armée sur la ville de Mayadine (est), selon l'OSDH.

«Parmi eux figurent deux Tunisiens et un Koweïtien. Ils étaient réunis dans un hôpital de la ville que l'EI avait transformé en caserne», a précisé M. Abdel Rahmane.

Bien que tous deux partagent une idéologie djihadiste, l'EI et Al-Nosra sont rivaux sur le terrain en Syrie, le premier contrôlant l'est et une large partie du nord du pays, tandis que la branche d'Al-Qaïda est surtout présente dans le nord-ouest.

Ailleurs dans le pays ravagé par près de quatre ans de guerre civile, des raids de l'aviation du régime ont tué au moins 13 civils mardi dans le quartier de Waer à Homs (centre), selon l'OSDH.

Parmi les victimes figure un membre de la délégation qui menait des négociations avec le gouvernement pour obtenir un cessez-le-feu local, a ajouté l'ONG.

Assiégé par l'armée, Waer est le dernier quartier rebelle de Homs. En mai, la vieille ville de Homs, un des principaux bastions des rebelles en Syrie, est tombée aux mains de l'armée après un siège asphyxiant de deux ans.

En vertu d'un accord supervisé par l'ONU, une partie des rebelles a quitté la ville. Waer accueille au total près de 150 000 personnes dont des dizaines de milliers d'habitants ayant fui les combats à Homs

De nombreuses tentatives de parvenir à une trêve ont échoué, les deux parties s'accusant mutuellement de faire achopper les négociations.