Les frappes internationales contre le groupe armé État islamique (EI) ont permis de freiner ses avancées en Irak et en Syrie, selon la coalition d'une soixantaine de pays membres réunie au siège de l'OTAN, à Bruxelles, hier. L'attaque aérienne contre l'EI a «infligé des dommages considérables» à l'organisation, a affirmé le secrétaire d'État américain, John Kerry, lors de la rencontre. Quatre mots pour comprendre.

Dommages

À Bruxelles, John Kerry a dit que le combat contre l'EI va durer «des années». En revanche, il a affirmé que, grâce aux frappes menées depuis le mois d'août, «la dynamique de l'EI a été stoppée. Ils ont dû changer leurs tactiques, cela contrarie leurs actions». Selon Washington, l'EI compte 30 000 combattants en Irak et en Syrie. Hier également, le Pentagone a dit savoir que des avions iraniens F-4 Phantom ont bombardé des positions de l'EI en Syrie au cours des derniers jours, information que Téhéran n'a ni niée ni confirmée.

Frappes

Au moins 1053 frappes de missiles par la coalition ont été confirmées depuis le début de la campagne contre l'EI, le 8 août. De ce nombre, 592 frappes ont eu lieu en Irak et 461 en Syrie, selon les données du gouvernement américain. L'endroit le plus bombardé est - de loin - la région de Kobané, en Syrie, près de la frontière avec la Turquie. La région est largement contrôlée par l'EI, mais la ville, important point de passage pour l'aide humanitaire acheminée en Syrie, est toujours sous contrôle kurde. Plus de 200 000 personnes ont fui la région ces derniers mois.

Soldats

Selon Joseph Kechichian, correspondant pour le service de presse Gulf News, les frappes aériennes ne viendront pas à bout de l'EI. «S'il était possible de neutraliser l'EI avec des frappes, ce serait déjà fait, a-t-il écrit, hier. Il faut envoyer des soldats sur le terrain pour finir le travail. Ce sont des choses qui sont en train d'être discutées, dernière des portes closes, à Bruxelles.» La coalition internationale affirme avoir cinq axes dans sa lutte contre le groupe djihadiste: «accroître l'effort militaire, stopper le flux de combattants étrangers, couper l'accès aux financements, s'attaquer au problème de l'aide humanitaire et délégitimer» l'EI.

Al-Assad

Les frappes aériennes contre l'EI en Syrie sont inefficaces, juge quant à lui le président syrien Bachar al-Assad. Dans un entretien au magazine français Paris-Match, dont des extraits ont été diffusés hier, al-Assad note que les frappes dirigées par Washington «nous auraient certainement aidés si elles étaient sérieuses et efficaces. C'est nous qui menons les combats terrestres contre [l'EI], et nous n'avons constaté aucun changement, surtout que la Turquie apporte toujours un soutien direct dans ces régions», souligne-t-il. «On ne peut pas mettre fin au terrorisme par des frappes aériennes. Des forces terrestres qui connaissent la géographie et agissent en même temps sont indispensables. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas eu de résultats réels après deux mois des campagnes menées par la coalition.» - Avec l'AFP