Des tests ADN ont confirmé que les autorités libanaises avaient bien arrêté une ex-femme et une fille du chef du groupe armé État islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi, a indiqué le ministre libanais de l'Intérieur Nohad Machnouk.

«Grâce à des échantillons venus de Bagdad, les tests ont prouvé que la fillette était bien la fille de Baghdadi et que la femme, Saja al-Doulaimi, était bien sa mère», a-t-il dit mercredi soir sur la chaîne MTV, ajoutant que l'arrestation avait eu lieu «il y a une quinzaine de jours».

«Elle n'est plus l'épouse de Baghdadi. Elle s'est mariée avec lui il y a six ans et au cours de leur relation qui n'a duré que trois mois, elle est tombée enceinte et a ensuite accouché d'une fille», a-t-il précisé.

Selon le ministre libanais, Saja al-Doulaimi avait auparavant été mariée avec un Irakien de l'entourage du régime déchu de Saddam Hussein, avec lequel elle a eu deux garçons. Aujourd'hui, elle est l'épouse d'un Palestinien et est enceinte.

Elle a été arrêtée avec ses trois enfants à un barrage de l'armée à Madfoun, au nord de Beyrouth, alors qu'elle se rendait dans la capitale libanaise, d'après une source de sécurité.

Selon M. Machnouk, les trois enfants ont été placés dans un centre spécialisé.

«L'interrogatoire a montré qu'elle avait des liens avec des organisations takfiri (NDLR, extrémistes musulmans)», a affirmé le ministre.

Saja al-Doulaimi est bien Irakienne et non Syrienne comme il avait été dit précédemment.

Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP qu'elle avait été détenue par les autorités syriennes avant d'être relâchée en mars dans le cadre d'un échange avec 13 religieuses enlevées en décembre 2013 au nord de Damas par le Front al-Nosra, et qu'elle vivait depuis au Liban.

Quelques mois après sa libération, un commandant du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, avait annoncé sur les réseaux sociaux que Saja al-Doulaimi était la femme de Baghdadi, mais l'EI n'avait alors fait aucun commentaire.

Organisation djihadiste rivale de l'EI, le Front al-Nosra a toutefois publié mercredi un communiqué accusant le gouvernement libanais de «faiblesse en arrêtant les femmes et les enfants des moujahidine».

Une source proche du dossier a estimé que Saja al-Doulaimi et Ola Tcherkas, femme d'un commandant du Front al-Nosra connu sous le nom d'Abou Ali al-Chichani et arrêtée mardi près de Zghorta (nord), pourraient être utilisées par les autorités comme monnaie d'échange dans les négociations visant à libérer les 27 policiers et soldats libanais enlevés par des djihadistes début août lors des combats à Aarsal (est du Liban).