Deux jeunes Américains, dont l'un se trouverait à l'heure actuelle au Proche-Orient aux côtés des djihadistes, ont été inculpés pour leur soutien à l'organisation de l'État islamique, a annoncé le ministère américain de la Justice mardi.

Abdi Nur, 20 ans, et Abdullahi Yusuf, 18 ans, sont inculpés pour «avoir formé le projet de fournir une aide matérielle à une organisation terroriste», en l'occurrence l'organisation de l'État islamique (EI), un groupe extrémiste qui contrôle de larges pans de territoires en Syrie et en Irak, a expliqué John Carlin, ministre adjoint de la Justice, dans un communiqué.

Abdullahi Yusuf devait comparaître mardi après-midi à Minneapolis, dans le nord des États-Unis, où vit une forte communauté somalienne.

Abdi Nur est, lui, parti le 29 mai pour la Turquie, par où passent de nombreux candidats au jihad pour ensuite rejoindre la Syrie, et aurait dû revenir le 16 juin aux États-Unis, «mais ne l'a pas fait», a encore indiqué le ministère.

Dans une déclaration sous serment dont l'AFP a obtenu copie, un agent de la police fédérale (FBI) a indiqué que les soupçons se sont portés sur Abdullahi Yusuf lorsqu'un employé chargé d'établir les passeports l'a contacté au printemps.

D'après lui, Yusuf a demandé à bénéficier d'une procédure accélérée pour obtenir un passeport et se rendre en Turquie. Très vague sur son itinéraire et le financement de son voyage, Yusuf a éveillé les soupçons de l'employé qui a contacté la police.

Le jeune homme a été arrêté le 28 mai à l'aéroport de Minneapolis alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour Istanbul.

Toujours selon le FBI, Abdi Nur est parvenu à se rendre au Proche-Orient. À en croire des entretiens que l'agent a menés avec des proches du jeune homme, ce dernier avait indiqué qu'il allait rejoindre ses «frères» et que «nous nous verrons dans l'au-delà, si Dieu le veut».

Des milliers de djihadistes étrangers, européens, américains, australiens et russes, ont rejoint les rangs du groupe qui a sa propre interprétation extrémiste de l'islam.

Les États-Unis et une coalition internationale ont commencé le 23 septembre à mener des frappes aériennes contre des positions jihadistes en Syrie, un mois et demi après le début, le 8 août, des attaques américaines contre l'EI en Irak.