Des avions de combat canadiens ont détruit, lundi, un entrepôt du groupe armé État islamique dans le cadre d'une vaste opération de la coalition dans le nord de l'Irak, a indiqué mardi le ministre de la Défense nationale, Rob Nicholson.

Cette frappe a eu lieu pendant la nuit et visait un entrepôt situé près de Mossoul, deuxième ville d'Irak.

Quatre chasseurs CF-18 canadiens ont largué au total huit bombes sur l'entrepôt, qui était «utilisé pour l'entraînement et pour la fabrication de bombes artisanales» destinées à la lutte armée contre les forces irakiennes, indique le ministre Nicholson dans un communiqué.

Tous les avions sont revenus indemnes après l'opération.

M. Nicholson a confirmé l'événement, plus tard à la Chambre des communes, mais n'a pas donné de détails.

«Les huit bombes ont touché leur cible simultanément», a-t-il dit.

«C'est la concrétisation des compétences et du professionnalisme de nos forces armées. Comme toujours, le Canada fait sa part pour combattre le terrorisme de l'État islamique.»

La frappe aérienne, menée aussi par des avions d'autres pays, a eu lieu pendant la nuit, lundi, pour limiter les pertes dites «collatérales», ont indiqué des responsables de la Défense qui ont requis l'anonymat car ils n'étaient pas autorisés à donner des précisions.

Il s'agit de la troisième frappe aérienne menée depuis l'entrée en scène, à la fin d'octobre, des avions de combat canadiens, qui sont basés au Koweït. Les chasseurs canadiens ont effectué en tout 52 «sorties», a indiqué mardi la Défense nationale.

Les responsables anonymes ont insisté sur le fait que les frappes n'avaient fait aucune victime civile, mais n'ont pas voulu préciser si des combattants avaient été tués.

La semaine dernière, l'armée avait hésité à dire que sa seconde frappe de la campagne, sur une pièce d'artillerie tractée, avait tué des extrémistes du groupe ÉI, disant simplement qu'il était possible qu'il y ait des morts dans le camp ennemi.

La ville de Mossoul est considérée comme un château fort du groupe armé ÉI en Irak. La semaine dernière, le commandement américain a indiqué que cette ville serait le théâtre d'une intense offensive au cours des prochains mois, afin d'en chasser les extrémistes.

À Erbil, où des forces spéciales canadiennes et américaines agissent comme conseillers, des médias rapportent qu'une opération pour libérer Mossoul devrait commencer tôt l'an prochain, et pourrait déployer jusqu'à 80 000 soldats irakiens.

Le gouvernement canadien a fait l'objet de critiques parce qu'il ne veut pas dévoiler le montant de la facture de ces opérations. Apparaissant devant le comité sénatorial des finances, le sous-ministre adjoint des finances à la Défense nationale, Kevin Lindsey, a refusé de donner une estimation des coûts. Il a toutefois affirmé que le ministère n'avait pas encore demandé de financement additionnel.

Il se pourrait toutefois que le ministère demande davantage d'argent au gouvernement, en temps et lieux, s'est contenté de répondre M. Lindsey aux questions du comité.