Selon un haut responsable de l'opposition syrienne et l'un des chefs des rebelles, les dirigeants de l'État islamique (ÉI) et d'Al-Qaïda se sont retrouvés dans une ferme du nord de la Syrie, la semaine dernière, où ils se seraient entendus pour enterrer la hache de guerre et pour lutter ensemble contre leurs ennemis communs.

Un tel accord pourrait donner des maux de tête supplémentaires aux autorités américaines et miner la stratégie échafaudée par Washington pour freiner la progression de l'ÉI.

Alors que la coalition menée par les États-Unis frappe les militants de ce groupe du haut des airs, l'entourage du président Barack Obama a choisi de compter sur des factions rebelles modérées pour les repousser sur le terrain.

Ces dernières, qui sont déjà considérées comme relativement faibles et désorganisées, seraient obligées de faire face à une opposition nettement plus musclée si l'État islamique et Al-Qaïda avaient bel et bien décidé d'unir leurs forces.

L'ÉI - qui s'est déjà emparé de près du tiers des territoires de la Syrie et de l'Irak en misant sur une campagne de terreur comprenant notamment des décapitations hautement médiatisées - et le Front al-Nosra, un groupe affilié à Al-Qaïda, se sont battus sauvagement pendant plus d'un an pour pouvoir diriger la rébellion contre le président syrien Bachar Al-Assad.

Le mois dernier, l'Associated Press avait rapporté qu'il existait certains signes suggérant que la querelle de longue date entre ces camps rivaux commençait à s'estomper. Il y avait entre autres eu des trêves locales informelles.

D'après des sources appartenant à des groupes rebelles s'opposant à la fois à l'État islamique et au Front al-Nosra, la nouvelle entente qui aurait été conclue entre ces organisations prévoirait de mettre fin aux luttes les opposant afin de pouvoir attaquer de concert certaines zones du nord de la Syrie.

La coopération ne signifierait cependant pas qu'il existerait une union formelle entre les deux groupes.