La vidéo dans laquelle l'otage britannique John Cantlie explique, au milieu de ruines, que les djihadistes n'ont pas fui la ville syrienne de Kobané prouve la «perversion» de l'organisation Etat islamique (EI), a jugé le Pentagone mardi.

L'armée américaine est toujours en train d'analyser la vidéo pour en déterminer l'authenticité, mais, a priori, rien ne permet d'affirmer le contraire, a déclaré le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby.

Dans cette vidéo, le photojournaliste John Cantlie, 43 ans, apparaît dans un paysage urbain en ruines. Il s'adresse directement à la caméra et prétend que les «moudjahidines» (les combattants islamistes) n'ont pas battu en retraite.

Il dit se trouver à Kobané, une ville kurde du nord de la Syrie, où l'un des objectifs des djihadistes est de prendre le contrôle des quartiers nord afin de bloquer la voie vers la Turquie.

La vidéo, a ajouté le contre-amiral Kirby, «illustre une nouvelle fois la barbarie» de l'EI. «Ils ont pris un homme en otage et l'ont forcé à apparaître dans cette vidéo. Cela montre leur perversion».

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) s'est dit quant à elle scandalisée par cette vidéo. «Le groupe Etat islamique met lâchement à profit la profession de John Cantlie pour alimenter sa machine à propagande», a jugé Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

«Le groupe djihadiste continue à se livrer en toute impunité à des crimes de guerre. Soumis à une pression psychologique inouïe, John Cantlie n'a eu d'autre choix que de collaborer», a-t-il poursuivi dans un communiqué.

John Cantlie a été enlevé en Syrie en novembre 2012 alors qu'il couvrait la guerre civile. Les djihadistes ont exécuté quatre otages --deux Américains et deux Britanniques.

John Cantlie est déjà apparu dans une série de vidéos de propagande de l'EI pour visiblement contrer la couverture du conflit par les médias des pays occidentaux.

Dans ces précédentes vidéos, il apparaissait assis à un bureau dans une tenue orange de prisonnier face à une caméra fixe. Dans la vidéo diffusée lundi, il se trouve dehors, vêtu d'une chemise noire - la couleur des djihadistes de l'EI - et porte une barbe naissante.