Les États-Unis estiment que l'Iran, considéré jadis comme l'un de leurs pires ennemis, a «un rôle» à jouer dans la lutte contre les djihadistes de l'État islamique (EI), même s'il n'est pas question de faire pour autant participer Téhéran à la coalition contre l'EI.

Dans ce combat contre les extrémistes de l'islam, qui ont conquis d'importants territoires en Irak et en Syrie, «il y a un rôle à jouer pour pratiquement tous les pays, y compris l'Iran», a déclaré le secrétaire d'État américain, John Kerry, sans donner plus de précisions sur ce que pourrait être ce rôle.

Vendredi, le Département d'Etat avait indiqué que Washington et Téhéran avaient parlé de cette lutte contre l'EI en marge des pourparlers sur le nucléaire, qui se sont tenus mercredi et jeudi à New York.

M. Kerry s'était déjà en début de semaine dit favorable à des «conversations diplomatiques» avec la République islamique d'Iran sur ce dossier, tout en soulignant être opposé à toute «coordination militaire» avec Téhéran étant donné son soutien au régime syrien.

Le numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait affirmé cette semaine avoir rejeté une demande américaine de coopération sur le terrain.

A Washington, on n'a ni confirmé ni démenti avoir fait une telle proposition en privé. Mais John Kerry avait souligné qu'il n'était en tous cas pas question d'inviter Téhéran à participer à la mise en place d'une coalition internationale contre l'EI, en raison de son «engagement en Syrie et ailleurs».

L'Iran a d'ailleurs affirmé dans la nuit de vendredi à samedi qu'une lutte efficace contre l'EI ne pouvait coexister avec une stratégie d'affaiblissement du gouvernement syrien.

«Pour combattre l'EI en Irak et en Syrie, nous devons coopérer avec les gouvernements dans ces deux pays», a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, parlant devant un groupe de 35 pays rassemblés au Conseil de Sécurité de l'ONU sur ce dossier.

«Toute stratégie militaire, particulièrement en Syrie, qui vise à affaiblir le gouvernement central est condamnée à l'échec», a-t-il lancé.

L'Iran, connu pour son soutien à Damas, est également «le seul pays de la région qui ait soutenu le gouvernement irakien dans sa lutte contre l'EI», a-t-il encore affirmé.