Il deviendra de plus en plus difficile de lancer des frappes aériennes précises contre les militants de l'État islamique (ÉI), qui se cachent au sein de la population civile irakienne, a averti vendredi le général Ray Odierno, chef de la branche terrestre de l'état-major américain.

Selon M. Odierno, les cibles que les avions de guerre et les drones américains avaient jusqu'à maintenant attaquées étaient largement à découvert et «clairement identifiables». Maintenant, les extrémistes commencent à infiltrer la population, et certaines informations font état de l'utilisation d'enfants et d'autres personnes comme boucliers humains.

Le général, qui a accumulé plusieurs années d'expérience en tant que chef des armées en Irak, sait très bien à quel point les pertes civiles peuvent monter la population contre la campagne sous gouverne américaine contre l'ÉI. Pour que Washington puisse maintenir la précision de ses frappes, juge-t-il, les Irakiens et d'autres troupes au sol pourraient être nécessaires pour mieux cibler les obscurantistes.

Les dirigeants américains ont écarté l'idée d'une guerre terrestre en Irak, mais ont entrouvert la porte à l'intégration de troupes spécialisées pour conseiller des unités irakiennes.

De son côté, le général Martin Dempsey, le chef de l'état-major, a déclaré mardi à des sénateurs qu'il avait été relativement facile, jusqu'à maintenant, de distinguer les combattants ennemis et les forces de sécurité irakiennes des civils. L'officier a cependant précisé qu'il existait désormais de nouvelles technologies permettant à l'armée d'obtenir un point de vue plus précis quant à ce qui se passait sur le terrain.

Vendredi, le porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest a indiqué que des précautions étaient prises pour éviter des morts civiles, parlant d'une «priorité».