Des combattants rebelles, dont ceux du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, sont en passe de prendre le contrôle de la province syrienne de Qouneitra, qui s'étend sur la partie du plateau du Golan non occupée par Israël, a indiqué samedi une ONG.

Qouneitra, dans le sud, pourrait devenir prochainement «la deuxième province hors du contrôle du régime», a affirmé à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Les djihadistes de l'État islamique (EI), un groupe rival du Front al-Nosra, contrôlent déjà la province de Raqa, dans le nord.

Ils ont également une grande partie de la province d'Alep (nord) et de celle de Deir Ezzor (est), où des raids de l'armée syrienne sur une base d'entraînement de l'EI ont tué au moins huit djihadistes samedi.

Depuis fin août, les rebelles ont pris graduellement plusieurs zones de Qouneitra, dont le passage entre la partie syrienne du Golan et la partie du plateau occupée par Israël.

Vendredi, les rebelles se sont emparés de plusieurs villages dont al-Hamidiyé, après des combats avec les forces du régime et ses supplétifs. «Le régime a ainsi perdu 80 % des villages de la province de Qouneitra», a indiqué M. Abdel Rahmane.

«Le régime recule face au Front al-Nosra et les autres formations rebelles. Il va perdre bientôt son contrôle sur toute la partie» du plateau du Golan non occupée par Israël, a-t-il estimé.

Quarante-cinq Casques bleus fidjiens qui avaient été enlevés fin août par des groupes rebelles, dont Al-Nosra, lors de combats avec l'armée syrienne près de Qouneitra, ont finalement été libérés jeudi sains et saufs.

Israël a annexé en 1981 la partie du Golan qu'il occupait depuis 1967, une annexion qui n'est pas reconnue par la communauté internationale. Une zone tampon courant sur environ 70 kilomètres du nord au sud entre le Liban et la Jordanie est placée sous le contrôle d'une force de l'ONU.

Israël et la Syrie restent officiellement en état de guerre. Mais la ligne de cessez-le-feu était considérée jusqu'à récemment comme relativement calme depuis 1974.

Le conflit en Syrie, qui a débuté en mars 2011 par un mouvement de contestation contre le régime de Bachar al-Assad violemment réprimé par le pouvoir, s'est transformé ensuite en un conflit entre rebelles et forces gouvernementales. Il s'est compliqué avec la montée en force de l'EI qui combat désormais tant les insurgés que les forces du régime.

La guerre a fait plus de 191 000 morts selon l'ONU, dont un grand nombre de civils.