L'ancien vice-président américain Dick Cheney, l'un des initiateurs de l'invasion de l'Irak en 2003, a déploré l'attitude défensive des États-Unis sous Barack Obama face aux menaces extrémistes, dont celle posée par l'État islamique, lors d'un discours à Washington mercredi.

«Alors que le président assurait que (...) le noyau d'Al-Qaïda avait été décimé, la menace était en fait en train de s'accroître», a déclaré Dick Cheney devant un centre de réflexion conservateur, American Enterprise Institute. «En Irak, en Syrie, au Yémen et au Pakistan, jusqu'en Somalie au Sud et au Nigeria à l'Ouest, dans divers endroits, sous divers noms, une nouvelle vague de djihadistes était en train de se lever».

Contre l'État islamique (EI), «nous devons avancer mondialement pour revenir à l'offensive dans la guerre contre le terrorisme», a-t-il plaidé.

«Notre président doit comprendre que nous sommes en guerre, et que nous devons faire tout ce que nous pouvons, aussi longtemps que nécessaire, pour gagner», a dit Dick Cheney, en se lamentant du «déclin de la puissance militaire américaine» à cause de coupes budgétaires «irrationnelles».

Son conseil à Barack Obama, qui doit annoncer dans une allocution mercredi soir son plan pour lutter contre l'EI? «Frapper ses sanctuaires, centres de commandement et lignes de communication où qu'ils se trouvent», c'est-à-dire également en Syrie, et «fortement» augmenter le nombre de militaires américains sur place. Tout en regagnant la confiance des pays de la région, aux yeux desquels les États-Unis ont selon lui perdu leur crédibilité.

Le républicain, âgé de 73 ans, avait été invité à l'occasion de l'anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.

Dick Cheney fut vice-président de George W. Bush pendant ses deux mandats (2001-2009), et l'un des artisans de la guerre d'Irak lancée en 2003, à laquelle Barack Obama a mis fin en décembre 2011 en retirant les dernières troupes américaines.

Le conservateur assume la posture offensive des États-Unis adoptée immédiatement après le 11-Septembre, y compris les pratiques d'interrogatoires «musclés» comme la simulation de noyade, qualifiés de torture par Barack Obama, l'ouverture de la prison de Guantánamo, et la création de programmes secrets de surveillance téléphonique et électronique.

Retiré de la vie publique, il intervient toutefois régulièrement pour prendre le contre-pied de l'administration démocrate, par des tribunes, des discours ou des interviews. Mardi, il avait été invité à une réunion du groupe républicain de la Chambre des représentants.

Obama appelle le roi Abdallah

Le président des États-Unis Barack Obama a appelé mardi le roi Abdallah d'Arabie saoudite, à quelques heures d'un discours dans lequel il doit présenter son plan d'action pour lutter contre les djihadistes de l'État islamique, a indiqué la Maison-Blanche.

M. Obama devait réunir en fin de matinée, à 11 h 25, son Conseil de sécurité nationale en présence notamment du vice-président Joe Biden et du secrétaire à la Défense Chuck Hagel.

L'Arabie saoudite accueillera jeudi à Jeddah (ouest) une réunion arabo-américaine sur la lutte contre le «terrorisme», au moment où Washington tente de mobiliser ses alliés contre l'EI.

Les six monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar), ainsi que l'Égypte, la Jordanie, la Turquie et les États-Unis, participeront à cette réunion.

M. Obama s'exprimera à 21 h depuis la Maison-Blanche pour expliquer la stratégie des États-Unis «pour affaiblir et, à terme, détruire» l'État islamique.