Les États-Unis craignent que le groupe extrémiste de l'État Islamique (EI) et d'autres terroristes s'emparent des armes chimiques que le régime syrien pourrait encore cacher, a affirmé jeudi l'ambassadrice américaine aux Nations unies.

Samantha Power a fait cette déclaration devant les journalistes à New York après que le Conseil de sécurité de l'ONU eut été informé de la situation par Sigrid Kaag, qui dirige les efforts internationaux visant à retirer toutes armes chimiques de Syrie.

La mission commune de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) se terminera à la fin du mois, après la destruction de presque toutes les armes chimiques déclarées par le régime syrien.

Mme Kaag a indiqué que l'OIAC continuait de travailler avec la Syrie pour éclaircir les contradictions dans sa déclaration d'armes chimiques, qui vont des registres dépassés aux divergences sur le volume de matériel chimique.

Mme Power a affirmé que les États-Unis s'inquiétaient non seulement du fait que le régime du président Bachar el-Assad possède encore des armes chimiques, mais aussi de la possibilité que les armes restantes puissent aboutir entre les mains de l'État islamique, un groupe djihadiste qui contrôle de vastes pans de territoire en Syrie et en Irak.

La diplomate a toutefois souligné que la préoccupation immédiate des États-Unis était que le régime El-Assad possède encore des armes chimiques.

La mission syrienne à l'ONU n'a pas immédiatement réagi aux informations fournies par Mme Kaag ni aux commentaires de Mme Power.

La Syrie a accepté de se débarrasser de son arsenal chimique l'an dernier, quand le président américain Barack Obama a menacé de mener des frappes de missiles en représailles à une attaque chimique dans une banlieue de Damas, qui aurait fait plus de 1000 morts. Le gouvernement El-Assad nie toute implication dans cette attaque, qu'il attribue aux rebelles.

Depuis, des tonnes d'armes chimiques syriennes ont été détruites à bord d'un navire américain dans les eaux internationales.