Le nombre de civils irakiens, dont de nombreux Yazidis, arrivant dans des camps à la frontière syrienne après avoir fui les montagnes du nord de l'Irak où ils étaient assiégés par des jihadistes, a fortement baissé, selon l'ONU.

«Nous pouvons réellement dire qu'il y a eu une diminution du nombre de gens qui traversent [la frontière] au regard des milliers [de personnes] que nous voyions tous les jours», a déclaré jeudi à l'AFP Ned Cole, porte-parole de l'agence des Nations unies pour les réfugiés.

Des dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup sont issues de la minorité yazidie, ont dû fuir l'avancée des jihadistes de l'État islamique (EI) qui ont lancé il y a près de deux semaines une offensive sur Sinjar (nord) et ses environs.

Nombre d'entre eux se sont réfugiés dans les montagnes désertiques avoisinantes, où ils sont ensuite restés bloqués pendant des jours, assiégés par l'EI, sans eau ni nourriture.

L'incertitude demeure sur le nombre de personnes encore réfugiées dans les monts Sinjar, Washington ayant affirmé mercredi à la suite d'une mission de reconnaissance, effectuée par des militaires américains, que les déplacés étaient «beaucoup moins nombreux» et vivaient dans «de meilleures conditions» qu'attendu.

Les États-Unis ont lancé la semaine dernière des frappes aériennes sur les positions jihadistes, ce qui a permis aux troupes kurdes d'évacuer certains des déplacés.

Des survivants ayant réussi à atteindre le côté syrien de la frontière jeudi ont déclaré à l'AFP que la plupart des personnes demeurées dans les montagnes étaient trop âgées pour marcher.

Des milliers de familles ont fui en Syrie avant de se diriger vers la région relativement calme du Kurdistan irakien, qui a déjà accueilli plus de 200 000 déplacés depuis le début du mois.

«On peut dire que c'est fini, nous attendons que les dernières personnes traversent et que les frappes américaines commencent à viser la région de Sinjar», a déclaré à l'AFP un responsable kurde de la sécurité.