Les djihadistes de l'EI (État islamique) auraient ordonné que toutes les femmes âgées de 11 à 46 ans en Irak subissent des mutilations génitales, selon l'ONU.

«C'est une fatwa de l'EI, nous venons d'en être informés», a déclaré depuis l'Irak Jacqueline Badcock, numéro 2 de l'ONU en Irak, lors d'une vidéoconférence organisée à Genève.

Dès l'annonce de cette nouvelle, plusieurs correspondantes de presse anglophones au Moyen-Orient ont fait part de leurs doutes, via leurs comptes Twitter, sur cette «fatwa» évoquée par l'ONU. Selon elles, leurs contacts en Irak n'ont jamais entendu parler d'une telle «fatwa». 

Un porte-parole de l'État islamique à Mossoul a nié qu'une telle fatwa (avis juridique sous la loi islamique) est été émise lors d'une entrevue accordée à la radio américaine NPR, selon Leila Fadelm chef de bureau au Caire.

Interrogé par l'AFP un porte-parole de l'ONU à Genève a indiqué que des «vérifications» étaient en cours en Irak, et qu'en attendant leurs résultats, «rien n'était changé».

Mme Badcock a organisé jeudi une vidéoconférence sur la situation en Irak pour la presse à Genève, après avoir informé les États membres de l'ONU. Elle a également indiqué n'avoir pas de précisions sur le nombre de femmes concernées.

Elle a néanmoins cité une estimation du Fonds des Nations unies pour la population, selon lequel «4 millions de filles et de femmes pourraient être affectées». Les mutilations génitales étaient jusqu'à présent peu fréquentes en Irak et ne concernaient que «quelques régions isolées».

La responsable de l'ONU a par ailleurs indiqué qu'il ne restait plus «qu'une vingtaine de familles chrétiennes à Mossoul», soutenues par des ONG, notamment Caritas.

Certaines de ces familles se sont converties à l'islam, les autres ont préféré payer l'amende imposée par l'EI, a-t-elle indiqué.