L'armée syrienne a mené mardi des raids aériens contre des insurgés du côté syrien de la frontière avec l'Irak, a déclaré jeudi le premier ministre irakien Nouri al-Maliki à la BBC.

Selon la chaîne britannique, M. Maliki a «accueilli favorablement» toute frappe contre les insurgés. M. Maliki réagissait à des informations de presse ayant fait état à des raids aériens en territoire irakien. Mais le premier ministre a affirmé que les raids avaient eu lieu en territoire syrien.

Les raids ont été menés après que les insurgés ont pris le contrôle de la ville frontalière d'Al-Qaïm, côté irakien, s'octroyant ainsi une voie d'accès stratégique pour la Syrie en guerre où l'EIIL est également actif.

Mercredi, des membres du front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, ont prêté allégeance à l'EIIL à Boukamal, pendant syrien d'Al-Qaïm, renforçant le contrôle du groupe djihadiste sur cette zone des deux cotés de la frontière.

Des insurgés sunnites ont déclenché le 9 juin une offensive fulgurante en Irak, prenant le contrôle de larges pans de territoires dans cinq provinces au nord et à l'ouest de Bagdad, et faisant plus de 1000 morts et des centaines de milliers de déplacés.

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague est arrivé jeudi à Bagdad pour appeler les dirigeants irakiens à s'unir face à «la menace létale» que représente l'offensive lancée par des insurgés sunnites.

M. Hague, dont la visite n'avait pas été annoncée, doit évoquer avec les responsables irakiens «la menace létale pour la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Irak» que représente l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui dirige l'offensive en Irak, selon un communiqué du Foreign Office.

«L'État irakien fait face à une menace existentielle, avec d'importantes répercussions sur la stabilité et la liberté futures de ce pays», a déclaré le ministre, cité dans le communiqué.

«Le plus important facteur qui va déterminer si l'Irak surmontera ou non ce défi est l'unité politique», a-t-il poursuivi.

Sa visite fait suite à celle lundi de son homologue américain John Kerry qui avait lui aussi demandé aux dirigeants irakiens de mettre de côté leurs différends confessionnels et politiques et de gouverner d'une seule main pour mettre en échec l'offensive des insurgés. L'offensive des djihadistes a augmenté la pression sur le premier ministre chiite Nouri al-Maliki, accusé par ses détracteurs d'agir en dictateur et d'exacerber les différences confessionnelles dans le pays qu'il dirige depuis 2006.