L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a évalué mardi à 2,5 millions le nombre de personnes menacées par des épidémies de choléra et de rougeole dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, et demandé davantage de moyens pour leur venir en aide.

«Des médicaments, de l'équipement, des vaccins et du personnel sont nécessaires pour répondre aux besoins de 2,5 millions de déplacés et d'habitants de la région menacés par une flambée épidémique de choléra, de rougeole et de coqueluche et à qui il faudrait apporter soins et vaccinations en 72 heures», a déclaré le directeur général adjoint de l'OMS pour les actions en cas de crise, Eric Laroche.L'organisation a recensé un nombre croissant de décès dus au choléra et à la rougeole dans le Nord-Kivu, où quelque 100.000 personnes ont été déplacées par les combats de la semaine dernière entre les rebelles et les forces armées, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

«Il est primordial que l'aide médicale étrangère augmente si nous voulons sauver les vies de milliers de personnes touchées par le conflit» en République démocratique du Congo (RDC), a souligné M. Laroche.

L'OMS a salué dans un communiqué l'aide apportée par la Norvège consistant en 30 tonnes de médicaments pour traiter jusqu'à 150.000 personnes souffrant notamment de maladies diarrhéiques. Le pays scandinave envoie également sur place huit kits de purification d'eau pour subvenir aux besoins d'au moins 60 000 personnes.

L'Italie a annoncé la semaine dernière l'envoi de 10 tonnes de matériel médical pour venir en aide à 60 000 patients durant un mois.

Une centaine de cas de choléra ont été recensés parmi des déplacés dans la région de Goma, dans l'est de la RDC, a rapporté mardi l'organisation Médecins sans frontières (MSF).

En raison de l'instabilité récurrente dans la région des Grands Lacs depuis le milieu des années 90, la situation humanitaire est effroyable dans le Nord-Kivu où plus d'un million de personnes ne vivent plus chez elles.