Le jury a suspendu ses délibérations, vendredi, au procès de George Zimmerman, ce surveillant de quartier volontaire accusé du meurtre d'un adolescent noir non armé l'an dernier en Floride.

Les délibérations, qui ont duré trois heures et demie vendredi et au cours desquelles les membres du jury ont demandé une liste des éléments de preuve, reprendront samedi, dès 9 h.

Au cours de la journée, les avocats de la défense ont fait une dernière tentative pour convaincre le jury que George Zimmerman a tué Trayvon Martin en situation de légitime défense, affirmant que le dossier de l'accusation se fondait sur des «possibilités» et des «peut-être».

M. Zimmerman est accusé de meurtre non prémédité, mais le jury pourra aussi considérer l'homicide involontaire. En vertu des lois floridiennes sur les crimes commis avec des armes à feu, ces deux accusations sont passibles de la prison à vie.

Les six jurées, toutes des femmes, sont séquestrées depuis trois semaines. Elles doivent maintenant déterminer si l'accusé a agi en situation de légitime défense, comme il le prétend.

Les autorités se sont préparées à de possibles manifestations, voire à des actes de violence, en lien avec ce procès hautement médiatisé. L'éventuel acquittement de l'accusé pourrait provoquer des troubles, estiment les autorités, en particulier dans les quartiers afro-américains de la Floride où cette affaire soulève les passions.

Le meurtre de l'adolescent et la décision initiale des autorités de ne pas accuser George Zimmerman, conformément aux lois sur la légitime défense en Floride, avaient provoqué un tollé et des manifestations à travers les États-Unis. George Zimmerman avait finalement été arrêté 44 jours après l'incident.

L'avocat de la défense, Mark O'Mara, a déclaré vendredi que le fardeau de la preuve reposait sur les procureurs et a estimé que ceux-ci n'avaient pas prouvé la culpabilité de son client hors du doute raisonnable.

Le procureur John Guy a poursuivi avec sa réfutation, accusant George Zimmerman de raconter des «mensonges».

«L'accusé n'a pas tiré sur Trayvon Martin parce qu'il devait le faire, il lui a tiré dessus parce qu'il voulait le faire», a déclaré le procureur.

Puisqu'il n'y a pas eu de témoin direct de l'incident, les six jurées devront largement s'appuyer sur les témoignages entendus lors du procès. Des policiers, des voisins, des amis et des proches de l'accusé et de la victime ont défilé à la barre, offrant des témoignages parfois contradictoires.

Le jury devra notamment déterminer qui était l'agresseur et qui a crié à l'aide dans un appel d'urgence diffusé lors du procès.

Pour justifier l'accusation de meurtre non prémédité, le jury devra établir que l'accusé a agi avec mauvaise volonté en tirant sur Trayvon Martin. L'homicide involontaire exige seulement d'établir qu'il a tué l'adolescent sans justification légale.