Les procureurs de la Floride ont présenté leur plaidoyer final, jeudi, au procès de George Zimmerman, ce surveillant de quartier volontaire accusé du meurtre non prémédité d'un adolescent noir non armé en 2012.

Le procureur Bernie de la Rionda a pris deux heures pour résumer le dossier entourant la mort de Trayvon Martin, 17 ans.

Le meurtre de l'adolescent et la décision initiale des autorités de ne pas accuser George Zimmerman en vertu des lois sur la légitime défense en Floride avaient provoqué un tollé et des manifestations à travers les États-Unis.

L'incident avait aussi suscité un débat national sur le profilage racial, le contrôle des armes à feu et les lois de légitime défense dans certains États américains.

Les avocats de la défense présenteront leur plaidoyer final vendredi matin. Le jury pourrait commencer à délibérer dès vendredi après-midi. George Zimmerman a plaidé non coupable et affirme avoir agi en légitime défense.

Le procureur a déclaré jeudi que M. Zimmerman avait supposé que Trayvon Martin était un criminel, alors qu'il suivait l'adolescent dans le quartier protégé de Sanford où il vivait, et où la victime était en visite.

«Il a supposé que Trayvon Martin était un criminel. C'est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui», a déclaré le procureur.

Il a accusé George Zimmerman de mentir au sujet de ce qui s'est passé le soir de l'incident et a estimé que ses allégations de légitime défense n'étaient pas crédibles.

«Un adolescent est mort. Il est mort pour une raison qui n'est pas de sa faute», a dit M. de la Rionda aux jurés. «Il est mort parce qu'un homme a fait des suppositions. Malheureusement, parce que ses suppositions étaient fausses, Trayvon Benjamin Martin ne marche plus sur cette terre.»

Les autorités se sont préparées à de possibles manifestations et même à des actes de violence à l'approche de la fin de ce procès hautement médiatisé. L'éventuel acquittement de l'accusé pourrait provoquer des troubles, estiment les autorités, en particulier dans les quartiers afro-américains de la Floride où cette affaire soulève les passions.

«Nous pouvons nous exprimer, mais nous ne devons pas être violents», a déclaré le révérend Walter T. Richardson, pasteur et président du comité des relations communautaires dans le comté de Miami-Dade. «Nous avons déjà perdu une âme et nous ne voulons pas en perdre d'autres.»

La situation est particulièrement délicate à Miami, où des émeutes s'étaient produites en 1980 dans les quartiers noirs, après l'acquittement de quatre policiers blancs accusés de la mort d'un ancien soldat noir. L'homme avait été battu à mort par des policiers qui tentaient de l'arrêter pour une infraction au code de la route. Les émeutes, qui avaient duré trois jours, avaient fait 18 morts et des dommages évalués à 100 millions de dollars.

Le département du renseignement de la police de Miami-Dade surveille les médias sociaux pour détecter d'éventuels signes annonciateurs de troubles en lien avec le procès.