Les avocats de George Zimmerman, accusé du meurtre du jeune Noir Trayvon Martin en Floride, ont publié jeudi des documents donnant la version des faits de leur client, dans laquelle la victime est présentée comme un voyou qui lui aurait dit: «Ce soir, tu vas mourir».

Ce meurtre survenu le 26 février à Sanford, en Floride (sud-est), avait suscité un fort émoi aux États-Unis, où de nombreuses voix avaient dénoncé un crime motivé par des préjugés racistes.

Dans les documents écrits, audio et vidéo publiés par la défense du meurtrier présumé, parmi lesquels figurent des comptes-rendus d'interrogatoires, Zimmerman explique avoir pris en chasse le jeune Noir de 17 ans, qu'il jugeait suspect.

Après avoir finalement arrêté de le suivre et être retourné à sa voiture, il affirme que Trayvon Martin a «surgi de l'obscurité» et lui a lancé: «T'as un problème?».

«J'ai dit ''non''. Il a répondu: ''Ben maintenant, t'en as un! dit Zimmerman, selon les documents publiés par ses avocats, ajoutant que le jeune Noir l'a frappé au visage alors qu'il prenait son téléphone pour appeler la police.

«Je suis tombé sur le dos, il m'a sauté dessus. J'ai crié +à l'aide+ plusieurs fois. Il m'a dit de la fermer», poursuit Zimmerman.

«J'ai essayé de me redresser, mais le suspect m'a attrapé la tête et l'a cognée contre le béton du trottoir, plusieurs fois... j'avais l'impression que ma tête allait exploser».

Zimmerman continue le récit en expliquant que Martin a tenté de l'étouffer: «Il a essayé de me couvrir la bouche et le nez, quand il a fait ça j'ai essayé de me dégager (...), j'ai senti sa main glisser contre mon côté droit et il a dit +ce soir tu vas mourir, fils de p...

Zimmerman raconte alors avoir tiré, une fois. «Tu m'as eu...», dit alors Martin dans un dernier souffle, toujours selon le tueur présumé.

Cette version des faits contraste avec celle présentée par l'accusation, selon qui le jeune Noir rentrait chez lui après avoir acheté des sucreries.

Zimmerman a été détenu pendant une semaine en avril puis remis en liberté conditionnelle en échange d'une caution de 150 000 dollars. Mais cette remise en liberté a été révoquée par un juge début juin, qui a estimé que M. Zimmerman avait induit le tribunal en erreur sur sa situation financière au moment de l'audience consacrée à sa liberté sous caution, le 20 avril.

Il est de retour en cellule depuis le 3 juin, tandis que sa femme - également accusée d'avoir menti - a été arrêtée le 12 juin.

Une nouvelle audience a été fixée le 29 juin au tribunal de Sanford pour déterminer à nouveau le montant de la caution.

Jeudi également, les autorités municipales de Sanford ont annoncé le licenciement du chef de la police, estimant qu'à ce poste il est nécessaire d'avoir «la confiance et le respect des élus et la confiance de toute la communauté».

Le chef de la police de Sanford était en congé, après avoir subi le feu des critiques pour ne pas avoir arrêté Zimmerman le 26 février.