L'ancien patron de la CIA David Petraeus va plaider coupable de «négligence» dans la fuite de documents confidentiels transmis à sa maîtresse, mais pourrait n'écoper que de deux ans de prison avec sursis, selon un accord conclu entre le général et la justice américaine.

Trois documents de justice, transmis mardi à l'AFP, ont été déposés mardi devant un tribunal de Caroline du Nord (sud-est), pour «retrait et détention non autorisés de documents classifiés».

Ces documents, signés par David Petraeus, indiquent «qu'il plaidera coupable de ce chef d'accusation», a indiqué un porte-parole du ministère de la Justice, Marc Raimondi.

«L'accusé a déposé volontairement un accord de plaider coupable», peut-on lire dans l'un de ces documents signé le 22 février par l'accusé, ses deux avocats et trois procureurs fédéraux.

Les parties sont tombées d'accord pour recommander une peine de deux ans de prison avec sursis et de 40 000 dollars d'amende, selon l'accord de plaider-coupable.

Le général Petraeus ne connaîtra pas sa peine avant une semaine ou plus.

Initialement, et s'il n'avait pas plaidé coupable, le général Petraeus aurait risqué six ans de prison, dont cinq avec sursis pour le chef d'accusation principal, avec la possibilité, selon les critères de recommandation du gouvernement, d'écoper de deux années supplémentaires pour obstruction à la justice et abus de responsabilité.

Le FBI avait recommandé d'engager des poursuites contre l'ancien directeur de la CIA après que des documents classifiés eurent été retrouvés sur l'ordinateur de sa maîtresse, Paula Broadwell, la biographe du général quatre étoiles à la retraite.

Ce dernier avait démissionné de la CIA en novembre 2012 après avoir reconnu entretenir une relation extra-conjugale depuis 2011 avec Mme Broadwell.

L'ancien chef de la prestigieuse agence centrale du renseignement avait d'abord assuré que les documents découverts sur l'ordinateur de Paula Broadwell ne mettaient pas en danger la sécurité nationale.

Mais en plaidant coupable, ce qu'il fera formellement ultérieurement devant le tribunal de Caroline du Nord, le général Petraeus reconnaît l'intégralité du compte-rendu des faits, établi dans quinze pages qui sont jointes à l'accord.

Il admet notamment avoir «apporté» huit recueils de documents qu'il avait lui-même qualifiés de «hautement classifiés», dans une maison de Washington où il a passé un long week-end le 28 août 2011 avec sa biographe.

Il avait ensuite laissé ces huit recueils, regroupés sous le nom de «black books» (livres noirs) dans cette maison «pour (en) permettre l'accès» à Mme Broadwell qui préparait alors sa biographie publiée en 2012. Le général avait ensuite récupéré ces documents confidentiels le 1er septembre 2011 et les avait ramenés à son domicile en Virginie (est), peut-on lire dans ce compte-rendu des faits.