L'avocat new yorkais de Nafissatou Diallo s'est dit prêt lundi à aller à Paris pour interroger Dominique Strauss-Kahn, en qualifiant de «coup publicitaire» son interview dimanche soir sur TF1.

Dans une interview à l'AFP, Kenneth Thompson a souligné que l'ancien patron du FMI, interrogé par «une amie d'Anne Sinclair», n'avait rien expliqué de ce qui s'était passé dans la suite du Sofitel le 14 mai dernier.

«Ce n'était pas une interview, c'était un coup publicitaire», a-t-il dit.  «Tout était préparé, c'était une blague».

M. Thompson a souligné que dans la procédure civile qui va réellement débuter fin septembre, Dominique Strauss-Kahn devrait donner sa version des faits lors d'une déposition sous serment.

«Il devra déposer ici, dans nos bureaux», a-t-il dit. «Et s'il ne vient pas, nous irons à Paris prendre sa déposition, et cela ne sera pas fait par une amie d'Anne Sinclair, mais par moi ou mon associé Doug Wigdor», a encore précisé M. Thompson.

«Nous lui poserons la question à laquelle tout le monde veut qu'il réponde», a poursuivi M. Thompson, depuis ses luxueux bureaux sur la 5eme avenue à Manhattan.

«Que s'est-il passé dans cette chambre en neuf minutes, comment a-t-il pu établir une relation avec une femme qu'il n'avait jamais rencontrée» ?

M. Thompson s'est également indigné de l'«interprétation» faite dimanche par Dominique Strauss-Kahn du rapport du procureur Cyrus Vance.

«Lisez le rapport. Le rapport ne dit pas qu'il est innocent, le rapport dit que le procureur a décidé d'abandonner (les poursuites) parce qu'il devait prouver» au delà du doute raisonnable ce qui s'était passé.

Et nous pensons, a ajouté Kenneth Thompson, que le procureur n'a «pas eu la volonté de mener cette affaire au procès».

Le procureur Vance avait le 23 août demandé le classement de la procédure pénale, faisant valoir que Nafissatou Diallo, 32 ans, ne pouvait être considérée comme un témoin crédible et qu'elle avait menti à de nombreuses reprises aux enquêteurs sur son passé et sur les événements «entourant» sa rencontre avec DSK.

Mme Diallo accusait DSK de l'avoir agressée et contrainte à une fellation dans sa suite du Sofitel.

Elle a également porté plainte au civil pour obtenir des dommages et intérêts en dénonçant l'attaque «sadique et violente» de DSK.

Les deux procédures étant indépendantes, cette procédure civile se poursuit.