Tristane Banon, la jeune Française qui a porté plainte contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol, regrette dans un long texto transmis à l'AFP que la France ait accueilli «en héros un homme qui n'a pas été blanchi».

«Je ne peux pas croire que mon pays accueille en héros un homme qui n'a pas été blanchi», écrit-elle. «J'entends les gens me dire leur écoeurement, j'avale leur soutien pour tenir debout et pourtant c'est moi qui baisse la tête et longe les murs quand d'autres sourient aux caméras.»

«Il y a un vrai problème dans ce pays, des choses doivent changer. Le viol et la violence (faits) aux femmes ne peuvent être banalisés, l'argent et le pouvoir ne sauraient être au-dessus des lois», poursuit Tristane Banon, affirmant dans ce long texto que «ce qui se joue depuis six jours (lui) donne la nausée».

La plainte de Tristane Banon fait l'objet d'une enquête préliminaire diligentée par le parquet de Paris. À l'issue de celle-ci, le parquet peut décider d'ouvrir une information judiciaire, de classer sans suite ou de juger que les faits allégués, qui remontent à 2003, sont prescrits.

Dominique Strauss-Kahn, rentré en France le 4 septembre après un abandon des accusations pesant sur lui aux États-Unis, réfute toutes les accusations de Tristane Banon. Il a porté plainte pour dénonciation calomnieuse.

Il devrait être prochainement entendu par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne.