Une députée socialiste, Aurélie Filipetti, a été auditionnée vendredi par les policiers responsables de la plainte déposée en France contre Dominique Strauss-Kahn par Tristane Banon, une jeune romancière qui accuse l'ex-patron du FMI d'avoir tenté de la violer en 2003.

Après François Hollande, patron du Parti socialiste (PS) en 2003, auditionné mercredi, les policiers ont interrogé Aurélie Filipetti qui, selon le journal Le Figaro, avait à l'époque conseillé à Tristane Banon de porter plainte et parlé de DSK comme d'un homme «dangereux pour les femmes» dans un e-mail à la mère de la romancière.

«J'ai fait mon devoir de citoyenne et de femme politique», a déclaré vendredi Mme Filippetti en quittant les locaux de la police: «expliquer ce dont je me souviens sur des faits datant de 2003, c'est-à-dire il y a huit ans».

«Je pense qu'aussi bien François Hollande à l'époque que moi-même avons eu l'attitude juste, digne et qui convenait face à quelqu'un qui se dit victime d'une agression sexuelle, à savoir conseiller à cette personne de porter plainte», a-t-elle ajouté devant plusieurs journalistes.

Les enquêteurs auditionnent toutes les personnes qui, selon Tristane Banon et sa mère Anne Mansouret, auraient été informées des faits allégués qui remonteraient à 2003 dans un appartement du centre de Paris. Des faits imaginaires, selon DSK qui a porté plainte pour dénonciation calomnieuse.

L'ex-premier ministre Laurent Fabius et une secrétaire nationale du PS Laurence Rossignol ont été également cités par Tristane Banon et Anne Mansouret, ainsi que des personnalités du monde médiatique, comme l'ex-présentateur vedette de TF1 Patrick Poivre d'Arvor, ou du monde judiciaire auprès de qui elles affirment s'être confiées.

Les policiers entendent vérifier la crédibilité de la plainte déposée début juillet par Tristane Banon.

La qualification des faits sera également primordiale: si c'est celle d'agression sexuelle qui était retenue, et non celle de tentative de viol, les faits seraient prescrits et la plainte serait classée sans suite.

Selon son avocat, Tristane Banon serait par ailleurs prête à témoigner à New York devant le bureau du procureur responsable de l'enquête sur DSK accusé d'agression sexuelle par une femme de chambre.