Dominique Strauss-Kahn comparaîtra le 1er août au lieu du 18 juillet devant la justice new-yorkaise. Les procureurs invoquent la nécessité de poursuivre leur enquête sur l'accusation d'agression sexuelle visant l'ancien chef du Fonds monétaire international (FMI), tandis que la défense espère les voir clore le dossier.

Le bureau du procureur du district de Manhattan a déclaré dans une lettre adressée au juge lundi soir que le report était destiné à «faciliter la poursuite des investigations des deux parties».

Les avocats de l'ex-ministre socialiste français, William Taylor et Benjamin Brafman, affichent quant à eux un but très précis: «Nous espérons que pendant ce temps le procureur prendra la décision nécessaire d'abandonner les charges retenues contre M. Strauss-Kahn», déclarent-ils dans un communiqué.

La porte-parole du procureur, Erin Duggan, a affirmé qu'aucune décision n'était prise et qu'il s'agissait d'un report de routine.

Les procureurs ont reconnu plus tôt ce mois-ci que leur dossier était fragilisé parce que la femme de chambre d'un grand hôtel de New York qui accuse l'ex-directeur général du FMI d'avoir tenté de la violer avait menti sur sa situation personnelle et ce qu'elle avait fait juste après l'agression présumée. Ils ont cependant affirmé détenir des preuves, notamment médicales, corroborant les accusations de la jeune femme concernant l'agression même.

Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, a été arrêté le 14 mai à l'aéroport de New York alors qu'il était considéré comme le favori de la primaire socialiste pour l'élection présidentielle de 2012 en France. Il nie avoir forcé la femme de chambre à pratiquer une fellation et tenté de la violer. Ses avocats déclarent que, quoi qu'il se soit passé, leur client n'a exercé aucune contrainte et qu'il ne plaidera coupable d'aucune charge.

L'avocat de la femme de chambre, Me Kenneth Thompson, a accusé les procureurs de discréditer sa cliente et a demandé en vain au bureau du procureur de se récuser. «À l'issue de son enquête, nous attendons du bureau du procureur de district qu'il soutienne la victime et aille au procès. La justice n'exige rien de moins», a-t-il fait savoir dans un communiqué lundi.

En France, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur la plainte pour tentative de viol déposée par une jeune femme, Tristane Banon, qui dit avoir été agressée par Dominique Strauss-Kahn en 2003. Les avocats de l'ex-chef du FMI ont en retour annoncé avoir porté plainte pour «dénonciation calomnieuse».