La plainte de l'écrivaine française Tristane Banon pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn repose sur des éléments matériels et ne se résumera pas à un «parole contre parole», a déclaré jeudi à l'AFP son avocat, Me David Koubbi.

«Nous disposons d'éléments matériels, des textos ont été envoyés et il existe des attestations», a dit l'avocat sans préciser la teneur de ces attestations. «Ce ne sera pas parole contre parole», a-t-il ajouté.

«De nombreuses personnes se tiennent à la disposition de la justice pour témoigner», a dit Me Koubbi.

La plainte pour tentative de viol déposée par Tristane Banon contre Dominique Strauss-Kahn a été reçue mercredi par le parquet de Paris où elle est «à l'étude».

Le parquet peut décider de mener une enquête préliminaire, d'ouvrir une information judiciaire confiée à des juges ou de classer sans suite.

Tristane Banon, 32 ans, affirme avoir été agressée sexuellement en 2003 par M. Strauss-Kahn alors qu'elle était une amie de sa fille et venait l'interviewer dans le cadre de la préparation d'un livre.

L'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), âgé de 62 ans, qui a plaidé non coupable dans les accusations de crimes sexuels portées contre lui par une femme de chambre dans un hôtel new-yorkais, rejette aussi avec force les allégations de Tristane Banon. Les avocats de DSK ont averti qu'une procédure pour dénonciation calomnieuse serait engagée quand ils auront pris connaissance de la plainte.

Passible de 15 ans de réclusion, la tentative de viol est un crime prescrit au bout de dix ans en France. L'agression sexuelle, elle, est un délit prescrit trois ans après les faits.

Libéré le 1er juillet de son assignation à résidence à New York, l'ancien directeur général du FMI est toujours formellement poursuivi aux États-Unis pour crimes sexuels. Mais le récit erroné, sous serment, de son accusatrice semble compromettre la tenue d'un procès.