Benjamin Brafman, le principal avocat de Dominique Strauss-Kahn, se montrait «confiant» dimanche, assurant que les accusations de crimes sexuels portées contre l'ancien patron du FMI allaient «se révéler fausses» et que DSK «serait acquitté».

Si DSK, accusé de crimes sexuels par une femme de chambre d'un hôtel de New York, «a droit à un procès équitable, à la fin des audiences, il sera acquitté. Sur la foi des enquêtes que nous avons menées nous-mêmes, nous pensons que les accusations vont se révéler fausses», a dit Benjamin Brafman lors d'une interview réalisée en Israël et diffusée par la chaîne de télévision française TF1.

Lors d'une autre interview, cette fois au quotidien israélien Haaretz, Benjamin Brafman, un des grands maîtres du barreau de New York, avait expliqué que DSK «plaidera non coupable, et en fin de compte il sera acquitté».

«En dépit des circonstances, il tient bien le coup», a insisté M. Brafman, de passage à Jérusalem pour des raisons familiales.

Dominique Strauss-Kahn, accusé d'avoir agressé sexuellement le 14 mai une femme de ménage d'origine africaine à l'hôtel Sofitel de Manhattan, est assigné à résidence dans un logement temporaire au 71 Broadway.

Il est surveillé par un garde armé, et ne peut quitter l'immeuble, sauf en cas de force majeure.

Dans le cas où Dominique Strauss-Kahn serait condamné, le gouvernement français appuierait une demande de transfèrement en France pour purger sa peine, a indiqué dimanche le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, interrogé par la radio Europe 1.

Aux États-Unis, le Centre pour l'intégrité publique, un organisme américain destiné au journalisme d'enquête, a jeté dimanche un nouvel éclairage sur la période clé, entre la fin de l'agression présumée peu avant 12H30 et l'appel à la police vers 13H30, le 14 mai.

Selon des sources anonymes, la femme de chambre est sortie «traumatisée» de la chambre du Sofitel. Elle a fait part des événements présumés à son superviseur, qui en a référé à un supérieur, lequel a demandé à un officier de sécurité de se rendre à la chambre. Cet officier a enfin alerté le chef de la sécurité de l'hôtel, d'après le Centre.

Après une heure et ces quatre entretiens, le chef de la sécurité a appelé la police de New York. M. Strauss-Kahn, qui était alors à bord d'un appareil d'Air France sur le point de s'envoler pour Paris, a été interpellé par les autorités américaines à l'aéroport JFK.

Les avocats de DSK soutiennent que le billet d'avion de leur client avait été réservé une semaine à l'avance et donc qu'il n'a pas fui une scène présumée de crime.

L'ex-ministre socialiste doit quitter au cours des prochains jours l'appartement de Broadway, propriété de la société Stroz Friedberg chargée d'assurer sa mise en liberté surveillée, pour une autre résidence où il vivra sous de strictes conditions pendant la durée des procédures légales contre lui.

La prochaine audience est prévue le 6 juin et un procès pourrait s'ouvrir dans les mois qui suivent.

Au plan politique, la course à sa succession à la tête du FMI s'est accélérée ce week-end. Depuis 1946, la direction générale du FMI a toujours été occupée par un Européen, en vertu d'un arrangement tacite avec les Américains qui sont à la tête de la Banque mondiale.

La ministre française de l'Économie Christine Lagarde semble actuellement en première position sur le ticket européen pour ce poste prestigieux. «Si l'Europe peut avoir ce poste et si une Française peut l'obtenir, je crois que cela serait une très bonne chose pour notre pays et pour l'Europe», a déclaré la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry.

Mme Lagarde a également reçu ce week-end le soutien de son homologue britannique, George Osborne, et de l'Allemand Wolfgang Schäuble. Le handicap de la ministre de 55 ans est qu'elle pourrait être mêlée à une affaire judiciaire, un procureur français l'ayant récemment menacée d'une enquête dans un dossier lié à l'ex-homme d'affaires Bernard Tapie.

Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, s'est dit dimanche intéressé à prendre la tête du FMI en se posant en recours possible face à Mme Lagarde.

À Paris, devant le Centre Pompidou 3000 personnes, selon les organisatrices, se sont rassemblées à l'appel des associations Osez le féminisme!, Paroles de femmes, La barbe. Elles protestaient contre les réactions «sexistes» à l'affaire DSK.

Photo: AFP

À Paris, des centaines de personnes se sont rassemblées à l'appel d'associations pour protester contre les réactions «sexistes» à l'affaire DSK.