Le beau-frère de l'ancien président tunisien a demandé l'asile au Canada, a confirmé samedi le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon, lors d'une entrevue avec la CBC. Belhassen Trabelsi, l'un des hommes forts du régime Ben Ali, pourrait prolonger pour plusieurs mois, voire plusieurs années, son séjour au Canada.

M. Cannon a confirmé samedi une nouvelle qui a fait l'objet de plusieurs rumeurs au cours de la semaine dernière.

«Ces démarches vont prendre du temps, malheureusement, malgré la bonne volonté politique du Canada, il y a une séparation de la politique et de la justice, dit le consul de la Tunisie à Montréal, Imed Sassi. On espère que les formalités se feront vites, car ça apaisera l'esprit révolutionnaire en Tunisie.»

Frère aîné de la deuxième femme du président déchu Ben Ali, Belhassen Trabelsi est visé par un mandat d'arrêt international. Il est accusé d'avoir détourné des fonds publics à son profit et est considéré comme l'une des pierres angulaires du système de Ben Ali. Le gouvernement canadien a indiqué à plusieurs reprises que M. Trabelsi n'était pas le «bienvenu» au Canada, et que le pays mettrait tout en oeuvre pour répondre à la demande d'extradition de la Tunisie.

«Les gens sont impatients de le voir être jugé et ils aimeraient qu'il se fasse juger là-bas», dit Haroun Bouazzi, porte-parole d'un groupe de solidarité tunisien établi à Montréal. «Évidemment, il a droit aux mêmes recours que tout le monde, mais il est important que le Canada collabore le plus possible avec la justice tunisienne», poursuit-il.

Belhassen Trabelsi est arrivé il y a 10 jours à Montréal avec sa femme, ses quatre enfants et sa gouvernante. Il détient le statut de résident permanent, statut qu'Ottawa souhaite lui retirer, a également indiqué samedi le ministre Cannon.

- Avec La Presse Canadienne