Foued Mebazaa, 78 ans, se retrouve propulsé président par intérim de la Tunisie après une carrière politique aux ordres  d'Habib Bourguiba, le père de l'indépendance, puis de son successeur Zine El Abidine Ben Ali, en fuite depuis le 14 janvier.

Il doit gérer le processus délicat de transition politique, essentiellement l'organisation d'élections présidentielle et législatives dans un délai de deux mois maximum, dans un pays en plein bouleversement.

Il a été membre, dès sa jeunesse, du Parti destourien qui a gagné l'indépendance de la Tunisie en 1956 et qui a dominé la vie politique de du pays depuis.

Il gardera son rôle de dirigeant de cette formation rebaptisée Rassemblement constitutionnel démocratique après l'arrivée de Ben Ali au pouvoir en novembre 1987.

Il est devenu en 1997 président du parlement, une simple chambre d'enregistrement aux ordres de Ben Ali et de son parti.

Corpulent, les cheveux et la moustache en broussaille, il n'a jamais élevé la voix au sein d'un parlement docile, et sans réelle influence.

Il a été longtemps le maire de Carthage, la banlieue résidentielle de Tunis, et occupé plusieurs fonctions dans les gouvernements de l'ancien président Habib Bourguiba. Il a été deux fois ministre de la Jeunesse et des Sports en 1973 et 1987, et a détenu successivement les portefeuilles de la Santé et de la Culture (1978-1981).