La plupart des écoles ont rouvert lundi à New York une semaine après le passage de l'ouragan Sandy, mais l'essence manque toujours dans la ville traumatisée et pour beaucoup, le retour à la normale est encore loin.

Alors que le froid gagne, quelque 100 000 abonnés new-yorkais restent privés d'électricité, 487 000 dans l'État de New York, et près de 1,4 million dans les sept États les plus touchés par la tempête qui a fait plus de 100 morts aux Etats-Unis, dont 40 à New York.

Des dizaines de milliers de personnes vont devoir être relogées dans le seul État de New York, le plus touché avec le New Jersey voisin.

Le gouverneur de New York Andrew Cuomo s'est inquiété lundi soir d'une nouvelle perturbation annoncée pour mercredi, avec de fortes pluies et des vents violents dans les secteurs déjà durement éprouvés par Sandy.

Il n'a pas exclu de nouvelles évacuations dans les zones côtières, soulignant leur fragilité.

La réouverture des écoles new-yorkaises, avec 86% des enfants présents, et la réapparition des bus scolaires jaunes a cependant ajouté lundi à l'impression de normalisation.

Officiellement, 80% du réseau du métro new-yorkais, qui transporte chaque jour 5,5 millions de passagers, a redémarré. Mais certaines lignes fonctionnent au ralenti, d'autres partiellement, trois restent suspendues, avec des bus de substitution. Et aller travailler a encore mis les nerfs de centaines de milliers de banlieusards à rude épreuve.

L'essence flambe au marché noir

Pour les automobilistes, et pour ceux qui ont besoin de générateurs pour se chauffer, trouver de l'essence reste un problème: «J'ai attendu 8 heures à la station à l'angle de la 44e rue et de la 10e avenue pour finalement obtenir 30 dollars d'essence car elle est rationnée», raconte à l'AFP Cherif Roby, un chauffeur de taxi égyptien. «Et beaucoup de mes amis ne peuvent pas travailler car ils n'ont pas trouvé d'essence», ajoute-t-il.

Des policiers ont été envoyés dans toutes les stations ouvertes (27% restent fermées) pour éviter que les tensions ne dégénèrent.

Les prix flambent au marché noir, et sur certains sites internet comme Craigslist, l'essence est proposée à 15 ou 20 dollars le gallon (3,78 litres), cinq fois le prix normal.

Dans certains secteurs de la ville, les poubelles commencent à s'entasser, faute de ramassage.

Une semaine après le passage de l'ouragan Sandy, New York fait fonctionner 14 centres d'hébergement abritant 4880 personnes, 12 points de distribution de nourriture et de couvertures, ainsi que plus de 200 endroits pour se réchauffer. 600 000 repas ont été distribués dimanche, 100 000 litres d'eau et 22 000 couvertures.

La mairie a également envoyé lundi des médicaments et du personnel médical dans deux des quartiers les plus éprouvés, dans les Rockaways (Queens) et Coney Island (Brooklyn). Elle fera de même mardi à Staten Island.

Le maire Michael Bloomberg a revu à la baisse le nombre de personnes qui devront être relogées. Dimanche, il l'avait estimé à entre 30 000 et 40 000 personnes. C'était «le pire scénario», a-t-il dit lundi, parlant de «moins de 10 000».

«Pour la majorité des New-Yorkais, les gros problèmes sont en voie de règlement», a-t-il dit. «Mais la route est encore longue».

La situation des milliers de sinistrés sans chauffage devient d'autant plus difficile que l'hiver progresse et qu'il commence à geler la nuit. Dans la journée, les températures, inférieures aux normales saisonnières, ne dépassent pas 6 degrés.

A la veille de l'élection présidentielle, tout est fait pour assurer le scrutin. «Espérons que cela se passera bien», a déclaré M. Bloomberg. Une soixantaine de bureaux de vote sont inutilisables, les solutions de remplacement continuaient à évoluer lundi.

M. Cuomo a de son côté annoncé que les gens déplacés par Sandy pourraient voter dans n'importe quel bureau de vote de l'État de New York.