Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est brièvement réuni mercredi et a décidé à l'unanimité de transférer la candidature d'adhésion palestinienne au Comité des adhésions du Conseil qui se réunira une première fois vendredi prochain.

Lors d'une réunion qui a duré moins de deux minutes, le président en exercice du Conseil de sécurité, l'ambassadeur libanais à l'ONU Nawaf Salam a lu une brève déclaration sur le déferrement de la candidature palestinienne au Comité des adhésions.

Aucune objection n'ayant été manifestée par les quinze pays membres du Conseil, M. Salam a validé le transfèrement et annoncé une réunion du Comité vendredi à 10h. «Sauf si j'entends une proposition contraire, j'enverrai la demande d'adhésion de la Palestine au Comité sur les nouveaux membres», a dit M. Salam. Aucune objection n'ayant été formulée, il a alors levé la séance.

Le Conseil de sécurité avait tenu lundi ses premières consultations après le dépôt historique vendredi d'une demande d'adhésion d'un État de Palestine aux Nations unies par le président palestinien Mahmoud Abbas.

Les États-Unis ont déjà annoncé qu'ils utiliseraient leur veto au Conseil de sécurité si nécessaire.

L'ambassadeur israélien à l'ONU Ron Prosor a déclaré mercredi devant des journalistes que la Palestine ne «deviendra pas le 194e État à l'ONU» et appelé les Palestiniens à renouer sans délai des négociations directes.

«Revenons, sans raccourci, à des négociations directes. Il n'y a pas de raccourci», a-t-il dit, utilisant l'expression employée la semaine dernière par le président américain Barack Obama au sujet de la tentative palestinienne d'obtenir un feu vert du Conseil de sécurité pour leur adhésion à l'ONU.

«La paix, par définition, est un accord entre deux parties», a ajouté l'ambassadeur. «Un État palestinien viable ne sera pas réalisé en imposant des choses de l'extérieur, mais seulement par des négociations directes», a-t-il ajouté. «Nous sommes prêts à négocier en mettant tout sur la table».

L'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour a quant à lui souligné que la demande d'adhésion palestinienne «avançait pas à pas», formulant l'espoir que l'examen de la candidature palestinienne au Conseil de sécurité «ne prendra pas trop de temps» avant de recevoir une réponse positive.

«Nous espérons que le Conseil de sécurité prendra ses responsabilités» et répondra favorablement, a-t-il ajouté lors d'un briefing.

La réunion du Comité des adhésions de vendredi prochain se tiendra au niveau des ambassadeurs des quinze pays membres.

Les tractations au Conseil de sécurité risquent de durer des semaines, voir plus, selon des diplomates.

Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une «recommandation» du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour.

Un tel résultat obligerait les États-Unis à opposer leur veto et une «recommandation» positive ne verra donc de toute façon jamais le jour.

Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne: Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud.

D'autres membres indécis ou n'ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie s'abstiendra.

La direction palestinienne a fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale où une majorité leur est acquise et qui pourra leur conférer un statut amélioré «d'État observateur non membre». Leur statut actuel est celui d'une «entité observatrice».