Le président des États-Unis Barack Obama a affirmé mercredi qu'il n'existait pas de «raccourci» pour parvenir à la paix au Proche-Orient, rejetant à la tribune de l'ONU la démarche des Palestiniens pour y obtenir la reconnaissance de leur État.

«Je suis convaincu qu'il n'existe pas de raccourci à la fin d'un conflit qui persiste depuis des décennies. La paix ne viendra pas de déclarations et de résolutions à l'ONU. Si c'était aussi facile, cela aurait déjà eu lieu à l'heure actuelle», a déclaré M. Obama devant l'Assemblée générale de l'organisation internationale à New York.

«Il y a un an, j'ai souhaité une Palestine indépendante à cette tribune», a reconnu M. Obama. «Je croyais, et je crois toujours que les Palestiniens méritent leur propre État. Mais j'ai aussi dit qu'une paix véritable ne peut être obtenue qu'entre les Israéliens et les Palestiniens eux-mêmes», a-t-il affirmé.

Les États-Unis, proches alliés d'Israël, ont déjà annoncé qu'ils opposeraient leur veto au Conseil de sécurité à toute demande d'admission à l'ONU d'un État de Palestine. Le président palestinien Mahmoud Abbas a indiqué qu'il soumettrait une telle demande vendredi.

En réaction au discours de Barack Obama, la présidence palestinienne a affirmé que «la fin de l'occupation israélienne et un État palestinien étaient la seule voie vers la paix».

M. Obama a rencontré en marge de l'Assemblée générale le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. Il doit également recevoir le président palestinien.

Le président français Nicolas Sarkozy a de son côté plaidé pour l'octroi aux Palestiniens par l'Assemblée générale de l'ONU d'un statut amélioré d'État observateur non membre, le même statut que détient le Vatican.

Les Palestiniens ont actuellement un simple statut d'«entité observatrice». Un statut amélioré d'État observateur non membre leur donnerait la possibilité d'adhérer à des agences de l'ONU et à la Cour pénale internationale (CPI).

«Chacun sait bien qu'une reconnaissance pleine et entière du statut d'État membre de l'ONU ne peut être obtenue dans l'immédiat pour la Palestine. La raison première en est le manque de confiance entre les principaux acteurs. Mais qui pourrait douter qu'un veto au Conseil de Sécurité risquerait d'engendrer un cycle de violence au Proche-Orient ?», a averti le président français.

«Faut-il pour autant exclure une étape intermédiaire? Pourquoi ne pas envisager pour la Palestine le statut intermédiaire d'État observateur aux Nations unies? Ce serait un pas important en avant», a-t-il ajouté.

Israël et les États-Unis affirment que la création d'un État palestinien ne peut résulter que de négociations directes entre les deux parties. Les principales puissances sont engagées depuis plusieurs jours dans une activité diplomatique intense pour tenter d'éviter une confrontation au Conseil de sécurité.

M. Obama a d'autre part exhorté le Conseil de sécurité à sanctionner la Syrie pour la répression des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad. «Ne pas agir est inexcusable. Le temps est venu pour le Conseil de sécurité de sanctionner le régime syrien et d'être solidaire des Syriens», a-t-il dit.

Il a mis en garde l'Iran et la Corée du Nord pour leurs programmes nucléaires, appelant à «isoler davantage ces régimes s'ils persistent dans la même voie».

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a quant à lui demandé un effort international pour mettre fin à «l'impasse» au Proche-Orient.

M. Ban a promis que les Nations unies s'efforceraient «sans relâche» de faire avancer le processus de paix israélo-palestinien. «Au Proche-Orient, nous devons sortir de l'impasse», a lancé le chef de l'ONU. «Nous sommes d'accord depuis longtemps sur le fait que les Palestiniens méritent d'avoir un État. Israël a besoin de sécurité. Tous deux veulent la paix», a-t-il ajouté.