Un rapport interne au gouvernement israélien, grand allié de l'administration Trump, révèle les réserves du ministère des Affaires étrangères sur les résultats du sommet entre le président américain et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Le document, rédigé par le département de recherche du ministère israélien des Affaires étrangères, estime que le sommet de mardi soulève des « questions » sur l'engagement nord-coréen au désarmement nucléaire, a rapporté la 10, chaîne de télévision privée israélienne.

Le rapport relève « des différences substantielles entre les déclarations américaines d'avant le sommet sur la nécessité d'une "dénucléarisation complète, irréversible et vérifiable" et la formulation du communiqué conjoint, qui fait seulement référence à la "dénucléarisation complète" de la Corée du Nord », a indiqué la chaîne jeudi soir.

Un porte-parole des Affaires étrangères israéliennes a confirmé l'authenticité du rapport, sans fournir plus de détails.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait pourtant félicité mardi le président américain Donald Trump, et parlé d'un « sommet historique » qui « constitue un pas important dans les efforts pour dénucléariser la péninsule coréenne ».

Le document des Affaires étrangères israéliennes relève les doutes du Japon, de la Corée du Sud et du Congrès américain quant à la sincérité nord-coréenne.

« En dépit des déclarations de Trump sur l'attente de changements rapides dans la politique de la Corée du Nord, le chemin est encore long et lent avant un changement substantiel, s'il a lieu », précise le rapport cité par la 10.

Malgré le ton triomphant adopté par M. Trump après le sommet, le texte signé mardi à Singapour par les deux dirigeants a fait l'objet de critiques de nombreux experts, car l'héritier de la dynastie des Kim ne s'y engage qu'à une « dénucléarisation complète de la péninsule coréenne ».

Cette formule vague, sujette à différentes interprétations, reprend une promesse déjà faite et jamais tenue.