Des images satellite récentes font penser que Pyongyang a commencé à démanteler son seul site connu d'essais nucléaires avant un sommet historique entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump, selon un site américain spécialisé.

Pyongyang a annoncé ce week-end qu'il détruirait « complètement » le site de Punggye-ri, dans le nord-est du pays, lors d'une cérémonie prévue entre les 23 et 25 mai devant des médias internationaux invités.

C'est sur ce site que la Corée du Nord a mené ses six essais atomiques. Le dernier en date, le plus puissant à ce jour, a eu lieu en septembre et concernait selon Pyongyang une bombe à hydrogène.

Le mois dernier, Kim Jong-un a proclamé que la force nucléaire nord-coréenne était parachevée et que son pays n'avait plus l'utilité du site.

Des images satellites datées du 7 mai montrent « les premières preuves incontestables que le démantèlement du site d'essais est bien avancé », écrit mardi 38 North, site respecté dédié à l'analyse de la Corée du Nord.

Plusieurs bâtiments opérationnels importants de même que des structures plus petites autour du site ont été rasés. Les rails reliant les tunnels à des tas de déchets d'excavation ont été enlevés, ajoute le site. L'excavation d'un nouveau tunnel est également à l'arrêt depuis mars.

Les images montrent aussi des travaux préparatoires à la cérémonie de démantèlement, avec une plateforme installée parmi les déchets d'excavation, vraisemblablement pour y accueillir les journalistes invités.

« Il est possible qu'elle soit destinée à y positionner des caméras pour filmer la fermeture du portail ouest », dit 38 North.

Toutefois, il ne semblerait pas que les entrées des tunnels aient été définitivement condamnées, ajoute le site, qui suppose que cela sera vraisemblablement fait devant les médias étrangers.

Après des années de tensions sur les programmes nucléaire et balistique interdits de Pyongyang, la péninsule coréenne connaît depuis le début de l'année une remarquable détente que doit illustrer encore le sommet Kim/Trump, le 12 juin à Singapour.

M. Kim s'est réuni en sommet le mois dernier avec le président sud-coréen Moon Jae-in et s'est rendu deux fois en Chine en moins de deux mois pour rencontrer le président chinois Xi Jinping.

Selon le ministère sud-coréen de l'Unification, des entretiens à haut niveau sont prévus mercredi entre les deux Corées pour discuter des mesures de suivi du sommet intercoréen.

Mais certains experts mettent en garde sur le fait que le Nord ne n'est pas encore engagé publiquement à renoncer à ses arsenaux controversés qui, outre des bombes atomiques, comptent des missiles susceptibles d'atteindre le territoire continental américain.

Des images satellite du mois dernier montrent des signes de construction sur le site nucléaire nord-coréen de Yongbyon. On ignore à quoi doivent servir les nouveaux bâtiments, a dit 38 North, qui ajoute toutefois qu'il n'y a pas « de signes que des opérations initiales autour du réacteur soient imminentes ».

La Corée du Nord a détruit une tour de refroidissement sur ce site en 2007 à la suite d'un accord avec Washington mais n'avait pas tardé à relancer le réacteur.

Pendant des années, le régime de Pyongyang a soutenu qu'il ne renoncerait jamais à l'arme atomique, indispensable selon lui pour dissuader une invasion américaine.

Washington demande « la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible » de la Corée du Nord, en insistant sur la nécessité pour la communauté internationale de pouvoir vérifier de sa réalité.