La date et le lieu de son sommet historique avec Kim Jong-un ont été fixés, a annoncé vendredi Donald Trump, assurant qu'un rappel d'une partie des soldats américains en Corée du Sud ne serait « pas sur la table ». Sans l'exclure à plus long terme.

« On a maintenant une date. Et on a un lieu » pour la rencontre avec le dirigeant nord-coréen, a déclaré le président des États-Unis. « Nous allons les annoncer bientôt », a-t-il ajouté, entretenant le suspense comme à son habitude.

Jusqu'ici, Donald Trump a évoqué les échéances de fin mai ou début juin, et s'est montré tenté par un sommet dans la Zone démilitarisée à la frontière entre les deux Corées, visiblement impressionné par les images fortes de la rencontre, à ce même endroit, entre Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in.

La Maison-Blanche a par ailleurs annoncé vendredi que le président sud-coréen Moon Jae-in sera reçu le 22 mai à Washington par Donald Trump.

« Le président Trump et le président Moon vont continuer leur étroite collaboration sur les développements concernant la péninsule coréenne suite au sommet intercoréen du 27 avril » au cours duquel les dirigeants des deux Corées s'étaient engagés pour la paix, a écrit la Maison-Blanche dans son communiqué.

Le président américain avait aussi évoqué Singapour parmi les possibilités, tandis que la Mongolie, voire Genève, ont été citées par certains médias comme des pistes envisagées.

Donald Trump s'est à nouveau montré optimiste sur les négociations à venir en vue d'une « dénucléarisation » de la péninsule coréenne, après des années de tensions et d'escalade qui s'étaient accentuées après son arrivée à la Maison-Blanche.

« Ça se passe très bien avec la Corée du Nord », a-t-il lancé vendredi après-midi lors d'un discours à Dallas, reconnaissant qu'il tentait de « calmer le jeu » après la « guerre des mots » passée avec Kim Jong-un, qu'il avait traité de « petit homme-fusée » tout en menaçant d'abattre « le feu et la colère » des États-Unis sur le pays reclus.

« Nous sommes en contact constant avec la Corée du Nord », avait-il dit plus tôt. Les discussions se déroulent notamment « très bien sur le dossier des otages », en référence aux trois Américains détenus par Pyongyang.

« Économiser cet argent »

Alors que des informations non confirmées font état de leur possible libération à l'approche du sommet Kim-Trump, le président américain avait laissé entendre mercredi qu'un dénouement positif était imminent. Depuis, les responsables américains ont refusé d'en dire davantage.

Les préparatifs pour le sommet se poursuivent alors que les signes de rapprochement entre les deux Corées se multiplient. Le Nord a ainsi rejoint le fuseau horaire du Sud, mettant fin à 30 minutes de décalage, « première mesure pratique » après la rencontre Kim-Moon selon l'agence nord-coréenne KCNA.

Dans la même veine, Pyongyang a soumis une proposition à l'Organisation de l'aviation civile internationale pour l'ouverture d'un couloir aérien vers la Corée du Sud.

Seule ombre au tableau : bien qu'unies, les Coréennes du Sud et du Nord ont été terrassées par les Japonaises en demi-finales des Mondiaux de tennis de table par équipes en Suède.

Dans ce contexte optimiste, Donald Trump a tenté de démentir une information du New York Times selon laquelle il a demandé au Pentagone de préparer des options pour réduire le nombre de soldats américains en Corée du Sud.

Ce « n'est pas sur la table ». « Pas vraiment, pas à ce stade. Certainement pas », a-t-il dit successivement.

Mais il a aussitôt nuancé son propre démenti. « Maintenant, je dois vous dire qu'à un moment donné, à l'avenir, j'aimerais économiser cet argent : vous savez, on a 32 000 soldats là-bas », a-t-il souligné.

Le sort des soldats américains présents en Corée du Sud pour assurer la défense de cet allié a déjà fait cette semaine l'objet d'une polémique à Séoul. Le président Moon a dû intervenir pour rejeter l'hypothèse, émise par un de ses conseillers, d'un retrait à la faveur d'un éventuel traité de paix avec Pyongyang pour mettre formellement fin à la guerre de 1950-1953 qui ne s'est soldée que par un armistice.

Alors que les observateurs se demandent quelles concessions les États-Unis sont prêts à faire pour obtenir la fin du programme nucléaire nord-coréen, les responsables de l'administration Trump assurent qu'ils n'entendent rien céder.

Même si le Pentagone va certainement « résister » à d'éventuelles demandes de la Maison-Blanche au sujet d'un futur retrait, le seul fait de l'évoquer a « un effet catastrophique sur la marge de négociation américaine », met en garde Adam Mount, expert de la Federation of American Scientists.

« La Corée du Nord va demander le retrait des forces américaines, probablement en échange de faibles garanties de dénucléarisation, avec toutes les raisons de croire que Trump veut dire oui », a-t-il déploré sur Twitter.