Les États-Unis devraient se comporter comme si le régime nord-coréen était «sur le point» d'obtenir un missile nucléaire capable de frapper des cibles américaines et faire en sorte de l'en empêcher, a estimé jeudi le directeur de la CIA Mike Pompeo.

S'exprimant à l'occasion d'une conférence organisée à Washington, M. Pompeo a assuré que le président américain Donald Trump était déterminé à empêcher la Corée du Nord de parvenir à ses fins.

Cependant, comme le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, le général H.R. McMaster, qui participait également à la conférence, il a rappelé que l'hôte de la Maison-Blanche préférait parvenir à ramener la Corée du Nord à la table des négociations par la voie diplomatique ou les sanctions.

Ils ont toutefois averti que l'emploi de la force militaire restait une option pour empêcher Pyongyang de se doter d'un missile nucléaire de longue portée. «Ils sont assez proches maintenant des capacités (recherchées, ndlr) pour que d'un point de vue politique américain nous nous comportions comme s'ils étaient sur le point d'atteindre leur objectif», a déclaré M. Pompeo.

Le directeur de la CIA a indiqué que les services secrets américains avaient surveillé le programme nucléaire nord-coréen par le passé, mais que désormais l'expertise de Pyongyang en matière de missiles était en train d'évoluer trop rapidement pour pouvoir prédire quand il aboutirait.

«Le président a été très clair», a-t-il ajouté. «Il est prêt à s'assurer que Kim Jong-Un n'a pas la capacité de faire courir un risque à l'Amérique, par la force militaire si nécessaire».

«Il nous reste du temps mais pas beaucoup», a souligné le général McMaster. «Le président a été très clair, il n'acceptera pas que ce régime menace les États-Unis avec des armes nucléaires», a-t-il prévenu lors de cette conférence organisée par l'institut Foundation for defense of democracies (FDD).

La Corée du Nord a affirmé lundi à l'ONU qu'elle ne rejoindrait pas une table de négociations sur ses programmes d'armement tant que les États-Unis conserveraient leur «politique hostile».

Les États-Unis, qui ont fait adopter cet été par l'ONU deux trains de sanctions économiques contre Pyongyang, et la Corée du Nord, qui a procédé à un essai nucléaire et à des tirs de missiles balistiques, sont à couteaux tirés, renforçant les craintes de voir une guerre éclater.