Les États-Unis étudient plusieurs options au Conseil de sécurité de l'ONU destinées à faire pression sur la Corée du Nord après un nouveau tir raté de missile balistique, a rapporté mardi un porte-parole de la mission américaine à l'ONU.

«La multiplication des actions de la RPDC (République populaire démocratique de Corée, NDLR) depuis son dernier essai nucléaire nous contraint à étudier un éventail de mesures qui mettraient la pression» sur le régime communiste, a déclaré ce représentant des États-Unis.

«Nous examinons avec nos collègues du Conseil de sécurité des options pour répondre à cette série de provocations», a-t-il précisé.

Selon des diplomates, les États-Unis ont discuté avec la Chine d'une réponse du Conseil de sécurité au dernier tir raté de missile par la Corée du Nord samedi, y compris de nouvelles sanctions.

Les États-Unis voulaient un texte condamnant le tir, et les discussions avec la Chine ont porté plus largement sur des sanctions ciblées et un projet de résolution comportant des mesures plus fortes, ont rapporté des diplomates.

La Corée du Nord a procédé samedi à un tir de missile balistique qui s'est soldé par un échec, en riposte apparente à l'appel solennel des États-Unis à l'ONU pour contrecarrer la «menace nucléaire» de Pyongyang par un renforcement des sanctions internationales.

Le dernier tir raté «ne fait que renforcer notre détermination» à intensifier la pression diplomatique et économique sur la Corée du Nord, a rapporté un diplomate du Conseil de sécurité sous couvert d'anonymat.

Le régime a réalisé depuis 2006 cinq essais nucléaires, dont deux en 2016. Les spécialistes s'accordent sur le fait que le régime, l'un des plus isolés au monde, a fait des progrès vers la réalisation de son objectif, qui est de se doter de missiles nucléaires intercontinentaux susceptibles de frapper le sol continental américain.

Le Conseil de sécurité a imposé depuis onze ans six séries de sanctions à l'encontre de Pyongyang --dont deux l'an dernier qui visaient à faire davantage pression sur le régime en le privant de financements pour ses programmes militaires.

Washington veut en outre que la Chine soit plus sévère avec son turbulent voisin et allié.

«Les Chinois sont très inquiets et ils veulent augmenter la pression sur leur allié», a rapporté mardi un diplomate. «D'après moi, ils ont assurément changé».

Lundi, la Corée du Nord a averti qu'elle était prête à mener «à n'importe quel moment» un sixième essai nucléaire.

Au Conseil de sécurité vendredi, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson avait appelé tous les pays à réduire ou à rompre leurs relations diplomatiques avec la Corée du Nord et à imposer des sanctions ciblées contre des entités ou des personnes soutenant les programmes militaires nord-coréens.

Des experts de l'ONU ont souligné devant le Conseil mardi que les sanctions avaient eu peu d'impact sur Pyongyang et ses projets d'armement.

Donald Trump a affirmé lundi être prêt à rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un si les conditions étaient réunies. Un diplomate a expliqué mardi qu'il s'agissait d'une «carotte» pour obtenir de la Corée du Nord qu'elle abandonne ses programmes d'armement interdits par l'ONU.