Les États-Unis entendent «mettre la pression» sur la Chine pour qu'elle «agisse» contre la course à l'arme nucléaire de la Corée du Nord, a déclaré dimanche l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, quelques jours avant la visite du président chinois Xi Jinping.

«Le seul pays qui peut stopper la Corée du Nord est la Chine et ils le savent (...) Ils doivent agir et nous allons continuer à mettre la pression sur la Chine pour qu'ils agissent», a martelé Nikki Haley lors d'un entretien diffusé dimanche sur la chaîne ABC.

Le président chinois Xi Jinping est attendu jeudi et vendredi en Floride pour une rencontre avec Donald Trump dans sa résidence privée de Mar-a-Lago.

Ce sera la première rencontre entre les deux dirigeants, sur fond de crise nucléaire avec la Corée du Nord.

Le président américain Donald Trump a indiqué jeudi sur son compte Twitter que cette rencontre sera «très difficile», en raison notamment des différends commerciaux entre les deux grandes puissances.

Mais «la conversation la plus importante sera comment nous allons gérer la non-prolifération de la Corée du Nord», a estimé Nikki Haley, laissant augurer d'un tête-à-tête tendu entre les deux hommes sur le dossier nord-coréen.

Pékin a déjà annoncé la fin de ses importations de charbon nord-coréen, conformément aux sanctions de l'ONU visant à convaincre ce pays de renoncer à ses programmes nucléaire et balistique.

Une mesure jugée insuffisante par Nikki Haley.

«Nous savons que (le charbon) rentre par d'autres moyens. Nous voulons voir des actions fortes de la Chine pour condamner la Corée du Nord et non pas seulement des paroles», a-t-elle ajouté.

Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump laisse planer la possibilité d'une action militaire contre la Corée du Nord, si cette dernière refuse d'obtempérer.

Début mars, le président américain avait indiqué être prêt à utiliser «la totalité des capacités militaires des États-Unis» pour «contrer les missiles balistiques nord-coréens».

L'option militaire «a toujours été sur la table», a confié l'ancien ministre de la Défense de Barack Obama, Ashton Carter.

«En 1994, j'ai travaillé sur un plan pour une frappe préventive (sur la Corée du Nord, NDLR) dont nous n'avons pas eu besoin. Nous avons ces options. Nous devons les conserver», a-t-il dit sur la chaîne ABC.

Interrogé sur les réticences de Chine à mettre la pression sur la Corée du Nord, l'ancien ministre l'explique par la crainte de Pékin de voir le régime de Pyongyang s'effondrer.

«Ils ont peur d'un effondrement de la Corée du Nord (...) qui créerait une Corée unifiée, alliée aux États-Unis, à leur frontière.»