Pyongyang prépare des essais de nouveaux missiles, a rapporté jeudi l'agence sud-coréenne Yonhap sur la foi d'informations que la Corée du Nord pourrait avoir volontairement laissé fuiter à la veille de l'investiture du président américain Donald Trump.

Dans son discours du Nouvel An, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un avait annoncé l'imminence d'un test de missile balistique intercontinental (ICBM).

La Corée du Nord cherche, en violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, à se doter de cette technologie pour être en mesure de menacer le territoire continental américain du feu nucléaire.

Yonhap a rapporté jeudi, en citant de hauts responsables sud-coréens, et des sources militaires sud-coréennes et américaines, que la Corée du Nord a monté deux missiles sur des lanceurs mobiles.

L'agence ajoute que les projectiles sont vraisemblablement dotés des nouveaux moteurs qui avaient été testés en avril. La Corée du Nord avait alors affirmé que ces moteurs étaient en mesure de propulser un missile jusqu'au territoire américain.

Yonhap avance que les informations sur la préparation de ces tirs semblent avoir été volontairement divulguées par le Nord pour adresser un «message stratégique» à Donald Trump, qui doit prêter serment vendredi.

CNN et plusieurs médias américains rapportaient la semaine dernière, en citant des responsables américains de la Défense, que le Pentagone avait déployé un système offshore très sophistiqué de radars pour surveiller un éventuel tir de missile longue portée dans les mois qui viennent.

Un porte-parole de l'état-major interarmes sud-coréen a dit ne pas être en mesure de confirmer l'information de Yonhap.

Deux responsables officiels américains, parlant sous couvert de l'anonymat, ont indiqué à l'AFP que le Pentagone ne voyait pas de signe de lancement «imminent».

Un de ces deux responsables a ajouté que l'investiture du nouveau président américain vendredi et plusieurs anniversaires politiques en Corée du Nord alimentaient les rumeurs sur un possible nouveau lancement.

M. Trump a récemment assuré dans un tweet qu'un missile nord-coréen n'atteindrait jamais le territoire américain. Il répondait au discours du Nouvel An de Kim Jong-Un.

Les analystes divergent sur l'état d'avancement des programmes nucléaire et balistique nord-coréens. Mais tous s'accordent à dire que le régime nord-coréen a fait d'importants progrès depuis l'arrivée au pouvoir fin 2011 de Kim Jong-Un.

La Corée du Nord a effectué en 2016 deux essais nucléaires et une vingtaine d'essais de missiles.

Un responsable américain de la Défense avait estimé début décembre que Pyongyang était désormais capable de lancer un missile nucléaire mais ne maîtrisait pas encore la technique de rentrée dans l'atmosphère d'un tel engin, et son arrivée sur sa cible.